Au Tchad, le Dialogue national inclusif est suspendu jusqu’à demain lundi et le siège du parti d’opposition Les transformateurs encerclé par les forces de l’ordre depuis trois jours. Le parti, qui boycotte le Dialogue national inclusif, entendait organiser hier, samedi, un meeting mais en a été empêché. Plusieurs centaines de militants sont emprisonnés depuis jeudi pour certains et hier, le chef de la junte au pouvoir a eu des mots durs contre Les Transformateurs.
Djibril Bassolé, facilitateur pour le compte du Qatar, est la seule personne à accéder au siège des Transformateurs depuis vendredi matin, date à laquelle la police a bloqué les accès au bâtiment. Samedi soir, l’ancien ministre burkinabé des Affaires étrangères a pu échanger avec le leader de ce parti d’opposition, Succès Masra et, selon ce dernier, la levée du blocus et la libération sans condition de ses militants emprisonnés restent les préalables avant toute discussion.
Presqu’au même moment et alors qu’il recevait à dîner les membres des mouvements politico-militaires, signataires des accords de paix de Doha qui participent au Dialogue national inclusif, le président du conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Deby Itno a eu des mots durs contre ceux qui boycottent le dialogue et principalement Les transformateurs.
« Toucher des miettes pour monter au balcon de l’illusion et de la division, c’est un choix mais aller dans la salle où se tient le rendez-vous de l’histoire et participer avec l’ensemble des représentants de la Nation à tracer les sillons du Tchad de demain, c’est encore mieux et patriotique » a lancé Mahamat Idriss Deby.
Signe que le bras de fer entre le Conseil militaire de transition et l’opposition qui dure déjà risque de continuer encore longtemps.
L’église catholique suspend sa participation aux travaux du DNI
Dans ce climat de tension, dans une déclaration diffusée hier soir, les représentants de l’église catholique, par la voix de l’évêque Waingué Bani Martin, annoncent qu’ils suspendent leur participation au dialogue qui n’en est pas un. « Nous avons l’impression d’assister à une campagne électorale », a regretté l’évêque.
Nous suspendons notre participation aux séances pour ne pas cautionner la main mise d’un groupe sur le processus de dialogue
Waingué Bani Martin: «constatant la crise de confiance entre les différents groupes, nous ne voulons pas apparaître comme ceux qui soutiennent une partie contre l’autre»
Madjiasra Nako
Les associations de défense des droits de l’homme ont aussi posé un ultimatum : si l’armée ne lève pas son siège autour des locaux des transformateurs, elles ne seront pas présentes à la reprise du dialogue prévue demain lundi.