Disparitions forcées : La communauté internationale célébrait ce 30 août la journée internationale de soutien aux victimes des disparitionsforcées. Le Congo-Brazzaville a connu plusieurs cas de disparitions forcées. Le correspondant de RFI à Brazzaville a rencontré une mère qui a vu ses deux enfants être enlevés par des hommes en uniforme. Elle les cherche toujours. Voici son portrait.
La parcelle familiale d’Anne-Marie Moukouomo est située dans le quartier Diata, dominée par de larges ruelles non asphaltées, derrière le stade Alphonse Massamba-Débat. Cette mère de famille de 57 ans couvre sa tête avec un bandana. Cela fait cinq ans qu’elle cherche, en vain, ses deux enfants, un cultivateur et un chauffeur mécanicien, tous deux âgés de plus de 30 ans.
Ils ont été enlevés et portés disparus en juillet 2017, selon cette mère, par des hommes en tenue militaire, dans le district de Kimba dans le Pool, dans la province voisine de Brazzaville.
« Jusqu’aujourd’hui, j’ignore dans quelle prison ils sont gardés. J’avais refusé d’organiser un deuil dans l’espoir que je les reverrai un jour. Pendant cinq ans, je ne m’habillais plus bien. J’avais vraiment maigri. Mais, à l’église, on m’a conseillé de reprendre mes esprits et de faire ma toilette », raconte-t-elle.
Elle demande aux autorités de l’aider à retrouver ses enfants, car toutes ses plaintes contre X sont restées lettre morte. « Qu’elles me montrent mes enfants et après on verra si elles pourront leur trouver du travail ou autre chose au regard du temps qu’on leur a perdu », clame-t-elle.
Le plus grand scandale de disparitions forcées a été enregistré au Congo en 1999. Au moins 353 personnes qui rentraient d’exil, après une guerre civile, ont été enlevées et portées disparues au Beach de Brazzaville.
Au Congo, le Centre d’actions pour le développement (CAD), une ONG de défense des droits humains, a de nouveau interpellé le gouvernement pour qu’il ratifie la convention des Nations unies contre ces disparitions signée il y a quinze ans.