Emploi : De nos jours, avoir un emploi est devenu un véritable casse-tête pour les jeunes diplômés guinéens. Des milliers de diplômés sont sans emploi pour des raisons diverses. Si le phénomène est global, il faut que reconnaître que pour les jeunes filles diplômées, les femmes en général, c’est encore plus compliqué. Pour elles, le job ne s’obtient pas souvent sur la base des capacités intellectuelles et les valeurs intrinsèques. Il faut offrir plus. Comme le témoigne cette jeune fille diplômée à la cherche d’un emploi.
Leur souffrance est souvent passée sous silence. Les médias en général évoquent peu cette difficulté à laquelle fait face les jeunes filles en quête d’emploi. Africaguinee.com vous fait plonger dans cet autre monde méconnu du grand public.
Trouvée assise sur son lieu de travail en train d’effectuer son boulot comme d’habitude, AD (le nom d’emprunt qu’on a donné à cette fille) a la mine serrée. Elle languit de remord et de frustration. Elle a accepté de partager son expérience.
Cette jeune fille est diplômée en comptabilité dans une université privée de Conakry depuis 2019. Fraichement sortie de l’université, elle décide de se lancer dans la cherche de son premier emploi. Elle découvre un monde hors du commun.
« Un jour on était assis en groupe dans la cour de notre concession, quand un jeune qui logeait chez nous et qui travaillait dans une banque m’a envoyé un lien d’un article qui annonçait un recrutement dans une entreprise pour le poste de comptable. Directement, j’ai réuni tous mes documents et le lendemain, je suis allée pour déposer mes dossiers.
Sur place, on m’avait bien reçu et ils m’ont demandé de patienter au niveau de la salle d’attente. Après, 30 minutes d’attente, le directeur général de l’entreprise en question est venu et m’a appelé. Après notre entretien, il m’a demandé de rentrer et de mettre mon téléphone à côté de moi parce qu’à tout moment il peut m’appeler pour la confirmation ou pas.
Après deux jours, il m’a appelé pour me di qu’il avait vu mes dossiers et que c’était bon. Par la suite, il m’a dit s’il pouvait me demander autre chose ? J’ai répondu oui ! Je vous écoute. Après, il m’a dit ‘’je pense que tout ce que je demande tu vas le faire pour moi ?’’. Sans rien soupçonner, je réponds par l’affirmative. J’étais très contente, je me disais dans mes pensées ‘’oui je vais décrocher mon premier emploi’’.
Encore deux jours après, il me rappelle pour me dire qu’on doit se rencontrer dans un hôtel de la place pour m’entretenir avec moi, j‘ai dit Ok ! Quand, je suis allée, il nous avait acheté à manger et à boire. Après, il m’a dit : ‘’tu es retenue pour être notre comptable mais à une condition. Si tu veux obtenir ce poste dans mon entreprise alors tu vas devoir coucher avec moi d’abord parce que tu es très belle’’. J’étais étonnée et très en colère contre lui après l’avoir entendu me dire ça. Tellement que j’étais choquée, je me suis directement levée pour rentrer chez moi en le laissant sur place. Et dès que suis sortie de l’hôtel, j’ai aussi supprimé son numéro dans téléphone. Malgré cela il ne cessait de m’appeler pour me harceler. Mais à la fin, j’ai fini par bloquer tous ses contacts.
Après cette amère expérience, j’avais déposé mes documents ailleurs. A maintes reprises, les patrons de ces sociétés me faisaient la même proposition pour obtenir un emploi. J’ai refusé. Finalement j’ai décidé d’entreprendre, Dieu merci aujourd’hui ma petite entreprise commence à donner fruit », nous a confié AD tout en lançant un appel à la couche juvénile.
« Je demande aux jeunes de faire beaucoup attention en cherchant l’emploi. Surtout aux filles, n’acceptez pas de souiller votre honneur pour un poste. Malgré tout ce qui m’est t’arrivée, je ne me suis pas découragée, partout où je vois une opportunité, je vais déposer mes dossiers avec honneur », a-t-elle lancé.
A suivre…