Le nouveau président de l’Equateur, Daniel Noboa, prête serment ce jeudi 23 novembre à Quito. L’homme d’affaires, issu d’une famille ayant fait fortune dans la culture de la banane, a remporté le second tour de l’élection présidentielle, tenu le 15 octobre, avec 52,10% des voix contre 47,90% pour son adversaire de gauche Luisa Gonzalez, selon les résultats communiqués par le Conseil national électoral (CNE).
L’élection de Daniel Noboa, 35 ans, préoccupe le Polisario. Le mouvement séparatiste redoute que le nouveau président de droite n’annonce le retrait de la reconnaissance de la «RASD», actée en 1983.
En vue de mobiliser ses relais en Equateur, le Front a envoyé son «ministre de l’Education», Khatri Addouh, proche de Brahim Ghali, en mission à Quito pour commémorer «le 40e anniversaire de l’établissement des relations entre la RASD et l’Equateur». Mais le programme s’est réduit à une conférence donnée par Addouh au siège de l’académie diplomatique relevant du ministère des Affaires étrangères, sur le thème : «La RASD et le droit à la libre autodétermination des peuples».
L’événement a connu la présence des ambassadeurs de pays reconnaissant la «RASD», dont l’Algérie, le Venezuela, Panama, la Colombie et Cuba, rapporte l’agence de presse du Polisario. Addouh a été reçu par l’ambassadeur de Cuba à Quito, mais aucune rencontre n’a eu lieu avec les représentants des nouvelles autorités équatoriennes.
Cet accueil froid est aggravé par l’absence d’invitation adressée à Brahim Ghali pour l’investiture du président Daniel Noboa. Si le Polisario n’est pas sur la liste des invités, l’Algérie a envoyé le président de la Chambre des députés, Brahim Boughali, pour assister à la cérémonie et plaider la cause du Polisario, comme il avait déjà fait en Colombie en août 2022 lors de l’investiture du président Gustavo Petro.
Le retrait de la reconnaissance par l’Equateur de la «RASD» a été évoqué pour la première fois sous la présidence de Lenin Moreno (2017-2021). Son successeur, le milliardaire Guillermo Lasso (2021-2023), n’avait pas osé franchir le cap, même s’il avait envoyé des signaux en direction du Maroc. Pour rappel, l’Equateur a déjà rompu ses relations avec la «RASD» entre 2004 et 2006.