Des chiffres qui donnent le tournis et qui confirment un constat déjà bien établi : la traversée qui mène de l’Afrique vers les îles Canaries est désormais l’une des plus empruntées en Europe. En tout, depuis le 1er novembre, une vingtaine d’embarcations sont arrivées sur les côtes de l’archipel. Un phénomène qui s’explique essentiellement, d’après José Antonio Verona, l’un des responsables locaux de la Croix-Rouge, par une météo clémente : « La mer est complètement calme, l’alizé qui règne normalement ici dans les îles Canaries s’est fortement réduit et c’est favorable pour ce type de traversées. »
Des conditions favorables qui n’empêchent pas les drames
D’après un décompte des secouristes espagnols, 55 personnes sont mortes ou portées disparues depuis quatre jours en tentant de rejoindre les îles Canaries. Une traversée mortelle que beaucoup de migrants se trouvent contraints d’empruntées faute d’alternative, selon José Antonio Verona : « De nombreuses frontières sont bloquées, ils ne sont pas autorisés à sortir par le Nord et essaient donc de passer par le Sud. La seule issue qui s’offre à eux est donc la route des Canaries, qui est toujours la plus meurtrière, mais c’est la seule l’option qui s’offre à eux. »
Au Sénégal, près de 600 migrants clandestins secourus en mer
Le Sénégal est l’un des principaux points de départ pour les milliers d’Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de l’Atlantique et tentent de gagner l’Europe, principalement via l’archipel des Canaries, à bord d’embarcations surchargées et souvent vétustes.
Des milliers de personnes sont mortes sur cette route ces dernières années. La Marine sénégalaise avait retrouvé fin septembre une embarcation avec au moins 30 corps sans vie. Au moins 39 personnes avaient péri deux semaines auparavant dans le naufrage d’une pirogue surchargée à Mbour (ouest).
Depuis le début l’année, 36 000 personnes ont rejoint les côtes des Canaries. Un chiffre qui devrait encore fortement augmenter d’ici au 31 décembre et qui pourrait bien battre le triste record de l’an dernier de 40 000 personnes débarquées.