Les fortes pluies d’hier ont changé le discours de la campagne électorale et les angles d’attaque des organes d’information. Car, jusqu’ici, presque personne ne parlait des inondations. Cette triste réalité était presqu’oubliée de tout le monde. On ne s’en rappelle qu’à ce moment de l’année où les maisons et leurs habitants pataugent dans les eaux et que beaucoup de routes deviennent impraticables. La preuve, à la Pâte d’oie à Dakar, un pan de l’autoroute s’est affaissé. Une chose inadmissible pour une nouvelle route et qui remet au goût du jour le nécessaire contrôle des édifices publics en plus de la question de l’inondation.
Donc, cette question, aussi récurrente qu’elle soit, est loin d’être de catastrophe naturelle parce qu’étant prévisible. On savait que, chaque année, en pareil moment, les pluies qui ne manqueront pas de tomber vont causer des inondations, inévitables, malgré les efforts consentis. Car, on parle de 700 à 800 milliards engloutis dans les eaux pour juguler ce phénomène. Des quartiers comme Dalifort, Gounass et autres sont sortis de l’eau. Mais ce n’est nullement suffisant. Le premier plan décennal de lutte contre les inondations prend fin cette année. Un autre plan va prendre effet à partir de l’année prochaine. Et d’autres milliards vont encore être dépensés sans que véritablement le problème ne soit vraiment réglé.
Il est important alors de revoir nos stratégies sur la question et que les différents candidats à la législature nous disent comment il faudrait désormais s’y prendre pour régler d’une façon efficiente la question de l’inondation aussi bien à Dakar que dans les autres localités du pays.
C’est dire que par la force des choses, les eaux de pluie viennent ainsi d’inonder la campagne électorale pour changer les discours et pousser les uns et les autres à revoir aussi les programmes.
Malheureusement, depuis de longues années, la question de la lutte contre les inondations est devenue, par la force des choses et du point de vue de la communication, un effet de mode.
On en parle parce qu’il pleut et que des gens sont dans les eaux. Mais une fois l’hivernage passé, on oublie et on passe à autre chose.
Or, cette question est trop sérieuse pour ne pas être définitivement réglée. Et c’est aux hommes politiques de s’y atteler.