La conservation de la culture Apinzi a encore de beaux jours au village Ekanga dans le canton Banda via le département de Tsamba Magotsi dont la commune de Fougamou est le chef-lieu. La pêche et l’agriculture sont désormais les principales activités des populations
(Gabonews) : Ekanga est un village paisible où le modernisme et la tradition se côtoient. Pour y accéder, le visiteur doit emprunter une pirogue à la rame, environ 2h30 à partir de Fougamou. Avec l’évolution, les pirogues à moteur hors bord facilitent l’aventure d’une heure selon la poussée de la machine, c’est parfois moins. « Il y a plus de 10 ans que que je n’ai plus effectué le voyage » confie Ulrich, un étudiant originale du village.
Le long de la Ngounié, le panorama est attirant donnant même des idées de projets touristiques. A Ekanga, la communauté vit aujourd’hui de la pêche. « Même pendant l’année scolaire, nous faisons la pêche les weekends ici » raconte Miché, un vacancier venu de Fougamou, disons, un inconditionnel du village. Autrefois, la chasse au fil ou avec une meute de chiens, la chasse produisait des revenus. » Nous ne sommes pas loin du parc national de Waka, ça nous a fait changer des activités » souligne Paul Romuald.
Quand les éco-gardes arrivent nous parlons en toute franchise avec eux. Nous n’avons pas d’alternative, mais nous nous efforçons à éviter de pénétrer au parc, indique Mathias.
L’agriculture est menacée par les animaux sauvages à l’index , l’éléphant qui ravage les champs des populations. « C’est pourquoi depuis quelques années on a demandé aux hommes du village de mettre des campements » relève Firmine Meka. C’est une stratégie que les habitants d’Ekanga ont choisie pour lutter contre la présence des éléphants dans les champs de manioc et de banane. Les camps agricoles sont quotidiennement habités par ces braves hommes et femmes.
Le village Ekanga a une école à cycle complet. D’ailleurs cette année scolaire, les élèves de 5ème année ont tous réussi à leur examen du Certificat d’étude primaire. « Nous faisons du mieux que nous pouvons avec nos élèves » se réjouit le directeur de l’école, Nestor Mbongo Missolo. Une particularité à cette école, c’est l’apprentissage de la langue Apinzi, les enseignants ont commencé avec la traduction des poèmes en langue maternelle.
C’est une façon subtile de conserver le parler Apinzi qui est l’une des langues minoritaires au Gabon.
Le peuple Apinzi se démêle devant le modernisme à maintenir ses nombreuses richesses ancestrales. Les rites initiatiques féminins et masculins s’y pratiquent malgré les problèmes démographiques. La gent féminine a le niembè et les hommes ont le mweli ainsi que le bweté. « Il faut être né d’une mère Apinzi » précise avec fermeté Pascal Ghessisso, le gardien du temple.
Parmi les savoirs gardés par la communauté Apinzi du village Ekanga, c’est la fabrication du mbiba, un assaisonnement obtenu à base des amandes de l’andock, le manguier sauvage. Patricia Tsova maîtrise encore le processus de production.
Il faut expressément laisser pourrir les amandes dans un récipient contenant de l’eau durant 2 semaines . Les amandes sont préalablement emballées dans des feuilles de marantancées. Lorsqu’on demande à Patricia Tsova l’origine de l’arôme apprécié, elle est catégorique, c’est le secret de la femme Apinzi. Même à nos maris, on ne dit pas mot. Le mbiba est une partie de l’art culinaire local. Les jeunes filles apprennent déjà la vannerie.
Ekanga, le village lumière, Ekanga la franchise se dit devant le public. Les jeunes cadres du village Ekanga projettent de redonner vie au coin en appelant tous les enfants à y construire.