Dans la soirée de ce mardi 4 juillet 2023, au Tribunal de Grande Instance Ouaga I, les plaidoiries des avocats de la défense se sont poursuivies dans le cadre du procès Vincent Dabilgou et autres.
Le ministère public a requis 10 ans de prison dont 5 ans fermes, une amende de 100 millions fermes, contre le prévenu Malick Kouanda. En plus, le parquet a demandé de lui décerner un mandat d’arrêt tout en demandant de lui déchoir de sa décoration.
Il faut noter que Kouanda Malik est poursuivi pour des faits d’abus de fonction, de complicité de détournement de deniers publics, de complicité de financement occulte de parti politique.
Etant le Directeur général la SOPAFER-B, il est reproché à Kouanda Malick d’avoir signé le contrat le marché de livraison de carburant à la société Green Energy. Signature de contrat fictif qui a servi à détourner 131 millions de Franc CFA, selon les faits retracés dans le dossier, selon le Ministère public.
C’est également lui qui a transféré 717 millions de francs CFA sur le compte commercial (Ecobank) du ministère des Transports, selon le Parquet. Un compte qui a servi à alimenter les activités politiques du NTD, selon le dossier. Mais pour son avocat, les faits sont étrangers à son client. D’autant plus que Malick Kouanda lui-même avait déclaré qu’il ignorait le caractère fictif du contrat, soutien l’avocat.
« Il faut le relaxer pour infraction non constituée, car en aucun cas il y a eu un lien avec monsieur Kouanda et les sommes sorties. Tous ceux qui ont participé et qui ont détournement ont été identifiés, ce sont les Séré et autres . Malik Kouanda ne fait pas partie », a plaidé l’avocat.
A la suite, l’heure était venue pour plaider la cause du principal prévenu du dossier en la personne de Vincent Dabilgou, l’ex ministre en charge des transports. L’avocat Me Seydou Roger Yamba a recouru aux arguments juridiques, à la démonstration des faits afin de déculpabiliser sont client.
En rappelant que monsieur Séré n’a jamais mis le ministre en cause au moment de l’instruction, il a dénoncé une mauvaise fois de la part du DAF Séré Jean Gabriel. Egalement, il a dénoncé un complot qui servait à dire qu’un DAF ne peut pas détourner près d’un milliard sans que son supérieur ne soit impliqué. A l’entendre, le sieur Séré faisait des réunions de pillage dans le dos du ministre.
Après ces explications, il demande une situation atténuante pour Vincent Dabilgou qui selon lui a été un grand serviteur du pays. Les plaidoiries ont pris fin avec l’intervention des avocats du parti politique le Nouveau Temps pour la Démocratie NTD dont le parquet a requis sa dislocation. Pour les conseils, ce parti participe à l’animation de la vie politique du pays et mérite son existence.
Après les plaidoiries, la dernière parole est revenue aux prévenus dont certains se remettent à la décision du tribunal et d’autres demandent pardon et la clémence du tribunal tout en reconnaissant les faits. Comme Séré Jean Gabriel qui regrette d’avoir emprunté le chemin de la politique, source de ses problèmes actuels.
« Je demande pardon au tribunal pour les actes qui ont été posée par ma personne. En 2020, j’ai été malheureusement attiré en politique. Je demande sincèrement pardon au peuple burkinabè pour ce que j’ai fait. Mais je précise que c’est au regard des reports que j’ai pris la décision pour aller à l’assemblée. J’implore votre pardon », a-t-il dit.
Pour Kouanda Malick, ce qui s’est passé est une erreur de gestion. « Je demande pardon au peuple burkinabè. J’ai honte . C’est ici j’ai compris l’ampleur de ce que j’ai fait », a-t-il laissé entendre.
Et Vincent Dabilgou qui reconnaît des qualités au Tribunal de la manière de conduire les débats. Mais il tient à défendre son parti le NTD. « En ce qui concerne mon parti. C’est un parti qui a un projet de société et des milliers de personnes en ont cru. Je voulais dire dans ce dossier, je m’en remets à votre sagesse », a-t-il terminé.
Pour Alhousséni Ouédraogo, c’est une leçon apprise. « C’est ma première fois de comparaître et j’ai beaucoup appris. Je vous remercie pour cette pédagogie et je vous dis merci. Je sais que l’acte a causé des préjudices à plusieurs acteurs. Je n’en suis pas fier et je m’en excuse ».
Les débats clos, la délibération est attendue le 03 aout 2023.