C’est une sorte de mini-sommet africain, neuf chefs d’Etat du continent sont réunis en ce moment à Berlin par la chancelière allemande en tant que présidente du G20 cette année. Angela Merkel a invité aussi des dirigeants de grandes institutions financières internationales.
Avec notre envoyé spécial à Berlin, Stanislas Ndayishimiye
La Conférence a commencé par une photo de famille. Aux côtés d’Angela Merkel, neuf chefs d’Etat, en majorité des pays d’Afrique de l’Ouest. Il n’y a que l’Egypte et la Tunisie pour l’Afrique du Nord, le Rwanda pour l’Afrique de l’Est qui sont les exceptions. Et parmi ce groupe, sept sont francophones. Certains ont été invités pour leurs performances économiques actuelles et leurs potentialités, d’autres se battent actuellement pour contenir la menace du terrorisme.
Tous partagent la tare de connaître une croissance économique qui n’arrive pas à réduire la pauvreté. Et en plus de ces chefs d’Etat africains, la chancelière allemande a convié la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, et le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim.
Pour ce sommet, Angela Merkel voit grand. La dirigeante de la première économie européenne veut saisir cette opportunité, pour attirer les investissements vers l’Afrique, en privilégiant les partenariats publics-privés, avec en toile de fond, l’objectif de réduire les migrations vers l’Europe.
Pour la chancelière allemande, les flux migratoires vers le nord de la Méditerranée ne pourront se réduire que si l’Afrique se développe. Et elle veut une mobilisation des pays riches et de leurs secteurs privés pour aider à un accroissement des affaires et à la création d’emplois, sur un continent où l’instabilité chronique et la corruption freinent souvent l’arrivée des investisseurs étrangers.
Plus d’une centaine d’entreprises, notamment de banques et d’investisseurs potentiels attendent beaucoup de ce qui sortira de cette conférence de deux jours. Une conférence critiquée par certaines ONG internationales, qui craignent notamment l’accaparement des terres par les grands groupes pour développer le secteur agro-industriel, au détriment des populations africaines les plus pauvres.