L’alliance kurdo-arabe, soutenue par les Etats-Unis a affirmé s’être emparée dimanche du premier quartier dans l’ouest de Raqqa, la capitale autoproclamée du groupe Etat islamique en Syrie, moins d’une semaine après le début de l’offensive contre la ville, le 6 juin.
Avec notre correspondant dans la région, Paul Khalifeh
Les jihadistes ont été chassés, dimanche, du quartier d’Al-Roumaniya à l’ouest de Raqqa, après deux jours de violents combats, au cours desquels toutes sortes d’armes ont été utilisées. Les Forces démocratique syriennes avaient déjà pris, jeudi, le quartier de Sabahiya, et en début de semaine, celui de Machlab, à l’est de la ville.
Cette progression s’est déroulée sous une couverture de l’aviation de la coalition internationale, dirigée par les Etats-Unis, qui mène des raids massifs contre les positions jihadistes. Les combattants kurdo-arabes sont aussi soutenus, sur le terrain, par des forces spéciales américaines, qui participeraient directement à la bataille, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. L’OSDH affirme que deux convois de troupes américaines ont été aperçus se dirigeant vers les fronts à l’ouest et à l’est de la ville.
« A proximité de ces quartiers nous avons appris la mort d’un civil, abattu par un tireur embusqué, précise Sohaib Al Hassakaoui, militant de l’opposition syrienne. Il y a eu aussi six autres victimes, des personnes tuées dans les bombardements de la coalition internationale. Plus au nord les combats sont très violents. Il y a une ancien base militaire, dénommée la « Division 17 » et elle est contrôlée par Daech. Les FDS n’arrivent pas à avancer dans cette zone. Les jihadistes ont creusé plein de tunnels et ils ont miné toute cette partie au nord de la ville. »
Longue bataille
Malgré l’appui décisif des Occidentaux, la bataille risque d’être longue. De 3 000 à 5 000 jihadistes défendent Raqqa, où se trouvent toujours 160 000 habitants, selon les Nations unies. La prise de trois quartiers est certes une bonne nouvelle pour les FDS et leurs soutiens internationaux, mais Raqqa en compte une trentaine d’autres.
Des sources syriennes ont en outre démenti que des négociations sont en cours entre l’alliance kurdo-arabe et une délégation de chefs tribaux mandatés par l’EI, pour organiser un retrait des jihadistes de la ville.