Les centaines de délégués sont arrivés dans la matinée pour retirer leurs badges et participer à la plénière qui devait lancer les négociations, notamment sur les derniers textes à adopter comme le règlement intérieur, les termes de référence et la méthodologie de travail.
Mais la ministre de la Réforme des institutions a finalement annoncé le report du lancement des travaux. Murielle Minkoué Mintsa a expliqué que des ajustements étaient nécessaires, et qu’il fallait notamment former les panélistes. Certains ont accusé le ministère d’amateurisme. La ministre a rétorqué que les organisateurs ne voulaient pas voir les écueils des précédents dialogues se répéter.
« Il s’agit d’expliquer comment l’organigramme se structure, quelle sera la discipline de travail à adopter », a confié un des organisateurs. Cette source ajoute que ce dialogue est mené par les religieux. Or, ces derniers souhaitent redoubler de prudence lorsqu’il s’agit de gérer les affaires publiques. « Nous voulons aussi marquer notre originalité afin d’atteindre les objectifs et être en phase avec toutes les attentes », ajoute un ecclésiastique.
Nous sommes là depuis huit heures et c’est maintenant que le bureau du dialogue vient nous faire comprendre qu’ils ne sont pas prêts techniquement…
Reportage à Libreville : les travaux du dialogue national reportés de quelques jours
Tous ceux qui participeront aux commissions et sous-commissions devront donc suivre une formation demain et vendredi. L’Assemblée plénière aura lieu finalement samedi 6 avril, journée durant laquelle les commissions seront mises en place. Les travaux proprement dits débuteront lundi 8 avril et s’étireront jusqu’au 18.
Les jours suivants serviront à élaborer et valider les conclusions, jusqu’à l’adoption du rapport final le 27 avril et la cérémonie de clôture le 30 avril.
Les différents dialogues qui ont eu lieu de 1990 à 2023 n’ont pas été souvent inclusifs. C’était beaucoup plus une affaire de partis politiques. Donc, la nouveauté est qu’il y a une forte implication d’autres personnalités, de membres de la société civiles et de communautés religieuses.
Télesphore Ondo, professeur de droit public à l’Université Omar Bongo