Geraldo João Martins n’est plus le Premier ministre de Guinée-Bissau. Mercredi, le président Umaru sissoko Emballo a mis fin à ses fonctions.
Geraldo Martins avait été reconduit à la tête du gouvernement le 12 décembre malgré la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Embalo. C’était suite aux attaques du 1er décembre dernier entre la Garde nationale et l’armée. L’attaque avait fait au moins deux morts dans la capitale Bissau ; et le président Embalo l’a tout de suite qualifiés de « tentative de coup d’Etat ».
Rui Duarte Barros est le nouveau premier ministre de Guinée-Bissau à la tête d’un nouveau gouvernement de 33 membres chargé de combattre la corruption dans ce contexte de crise.
« La lutte sans trêve contre la corruption doit être la toile de fond (des tâches) de ton équipe. Personne n’a le droit de prendre pour lui seul le bien public », a déclaré M. Embalo lors de l’investiture mercredi du nouveau chef de gouvernement, Rui Duarte Barros.
« Si demain, nous découvrons des soupçons de corruption sur toi, tu iras toi aussi (répondre) devant la justice. Toutes les institutions doivent être auditées, à commencer par les comptes de la présidence (de la République). Personne ne doit être au-dessus de la loi », a-t-il ajouté en créole portugais de Guinée-Bissau, une des langues les plus parlées dans cette ex-colonie portugaise.
M. Embalo a ensuite nommé un nouveau gouvernement de 33 membres formé de 24 ministres et neuf secrétaires d’Etat, issus de son camp et de la coalition d’opposition PAI-Terra Ranka, qui reste majoritaire dans la nouvelle équipe gouvernementale.
Ces nouveaux ministres et secrétaires d’Etat doivent être investis jeudi, selon un programme officiel.
Le nouveau Premier ministre Rui Duarte Barros a été chef d’un gouvernement de transition au début des années 2000, après avoir été ministre des Finances à la fin des années 90.
La dissolution du Parlement appelle la tenue d’élections législatives à une date indéterminée.
Le chef de l’Etat bissau-guinéen a qualifié les événements du 1er décembre de « tentative de coup d’Etat » alors que le président du Parlement et adversaire de longue date de M. Embalo a dénoncé un « coup d’Etat constitutionnel » de la part de ce dernier.
Les heurts du 1er décembre ont commencé lorsque des éléments de la Garde nationale ont fait irruption dans les locaux de la police judiciaire pour en extraire le ministre de l’Économie et des Finances et le secrétaire d’Etat au Trésor public qui y étaient interrogés à propos d’un retrait de dix millions de dollars des caisses de l’Etat.
Ces affrontements sont considérés comme une nouvelle illustration des fractures politiques profondes au cœur de l’Etat, qui traversent aussi les forces de sécurité.
La Guinée-Bissau a connu depuis son indépendance du Portugal en 1974 une kyrielle de coups d’Etat ou de tentatives de coup d’Etat.