Homosexualité : Les résultats provisoires issus des urnes du scrutin du dimanche laissent entrevoir une cohabitation à l’Assemblée nationale. Le choix du peuple dans les urnes prend sa source à partir de certains thèmes comme le débat sur l’homosexualité, le supposé troisième mandat et le sentiment d’injustice.
On s’en souvient, plusieurs observateurs de la scène politique avaient mis en garde le régime contre ces questions qui pouvaient inéluctablement conduire à une sanction lors des joutes législatives.
C’est pourquoi, à chaque fois qu’il a eu l’occasion de l’exprimer, le peuple souverain n’a cessé de s’offusquer contre la répression, la justice à deux vitesses, la mauvaise gouvernance, la position mitigée sur le troisième mandat et le rejet de la loi criminalisant l’homosexualité.
A l’issue des élections législatives du 31 juillet, les résultats catastrophiques que la coalition Benno Book Yakaar a enregistrés étaient bien prévisibles au regard du contexte actuel et de la cherté de la vie au Sénégal. Des évènements du mois de mars 2021 aux élections locales de janvier dernier, le locataire du palais n’a visiblement pas pu décortiquer le message. Une posture qui fait de Macky Sall le seul responsable de cette défaite cuisante de Benno Book Yakaar.
A ce propos, le journaliste Madiambal Diagne, grand partisan de Macky Sall soutient que le président Macky Sall a eu tort de ne pas faire un remaniement. Le chroniqueur politique s’interroge ainsi: « Qu’est-ce qui expliquerait que les électeurs changent de perception alors que rien de nouveau ne leur a été proposé ? Les électeurs se sont-ils sentis snobés ?.
Le Président Sall avait tort de choisir de différer son remaniement, ménageant les carences de ses collaborateurs et fermant les yeux sur des comportements d’arrogance décriés par les populations« . Mais pour Madiambal Diagne d’autres facteurs expliqueraient les modestes résultats de Benno aux Législatives. Il pointe du doigt l’unité de façade des responsables de Benno qui étaient naguère en conflit ouvert. « La mayonnaise de l’élan unitaire au sein de BBY n’a pas pris« , regrette l’auteur des ‘Lundi de Madiambal’.
La treizième législature aurait peu marqué les esprits , les députés de la majorité avaient rejeté la proposition de loi criminalisant l’homosexualité. Un coup dur pour certaines entités religieuses qui pensent que la coalition Benno Book Yakaar voulait légaliser l’homosexualité au Sénégal.
Les Khalifes généraux, les dignitaires de l’Eglise, les autorités coutumières et une écrasante majorité du peuple sénégalais ont adhère au combat pour criminaliser l’homosexualité au Sénégal.
A l’hémicycle , les députés de Benno Book Yakaar ont rejeté cette proposition et le parti au pouvoir va contre-attaquer au sortir des élections locales en taxant les dignitaires qui avaient porté la proposition de loi de maitres chanteurs.
Cela a indubitablement eu un impact sur les résultats issus du scrutin du dimanche 31 juillet . Des foyers mouride (Touba), Tidiane (Tivaouane ), Niassène (Kaolack), aux familles religieuses à Nguékokh, Ndiassane ou encore Mpal, la coalition BBY a mordu la poussière.
Troisième mandat, le « fruit interdit »
La non clarification de Macky Sall sur sa candidature pour un troisième mandat a poussé les Sénégalais à sanctionner le régime dans les urnes. C’est une manière pour eux d’anticiper et de parer à toute situation qui plongerait le pays dans le chaos .
Aujourd’hui , tout le monde s’accorde qu’il est difficile de nier que Macky Sall n’a pas l’ambition de briguer un mandat au vu des actes qu’il pose. Au lendemain de son élection pour son second mandat, le chef de l’État avait donné des instructions aux membres de la mouvance les interdisant de se prononcer sur la question allant même jusqu’à faire tomber des têtes. Fait révélateur, il ne sanctionne que ceux qui soulèvent son impossibilité de briguer un troisième mandat.
Force est de constater donc que par les résultats issus des urnes, le peuple sénégalais a voulu tirer sur la sonnette d’alarme pour lui faire comprendre qu’il n’est plus possible de rêver d’un troisième mandat. En voulant s’agripper au pouvoir , Macky Sall s’attire la foudre des tenants de l’orthodoxie aux yeux de qui il devient une crainte. Dans leur compréhension de la constitution, ce dernier n’a pas droit à une troisième candidature.
L’on se souvient également qu’en 2012 , les manifestions contre ce projet de 3e mandat ont occasionné la mort d’une dizaine de personnes et des dizaines de blessés. De par son refus de se déclarer non partant, Macky Sall a réussi le mauvais coup d’installer une psychose au sein de la population qui ne veut pas entendre parler d’un troisième mandat.
En plus, la gouvernance sobre et vertueuse prônée par le président de Benno semble être rangée aux oubliettes . Le locataire de l’avenue Roume est soupçonné de vouloir bannir l’opposition qu’il veut à tout prix éliminer de la course à la présidentielle.
Il convient de souligner que plusieurs actes posés par le régime de Macky Sall sont mal appréciés par les citoyens . La population n’a cessé de se révolter contre l’utilisation de la justice comme bras armé de l’exécutif pour réprimer les opposants.