Selon le directeur des services des urgences de Téhéran, les deux attaques simultanées ont fait au moins 12 morts et 39 blessés.
Douze personnes ont été tuées et trente-neuf blessées lors des deux attaques quasi simultanées qui ont visé deux lieux hautement symboliques en Iran, le Parlement et le mausolée de l’ayatollah Khomeyni, mercredi 7 juin, a fait savoir le directeur des services des urgences de Téhéran.
L’organisation djihadiste Etat islamique (EI) a revendiqué les attaques des deux sites hautement symboliques, distants d’une vingtaine de kilomètres, par son canal d’information habituel, Aamaq. Selon le ministère du renseignement, « trois opérations terroristes avaient été prévues ce matin à Téhéran », l’une des équipes ayant été « neutralisée » avant de pouvoir passer à l’action.
Déguisés en femmes
L’attaque du Parlement, au cœur de Téhéran, a débuté tôt mercredi matin. Selon les médias iraniens, les terroristes se trouvaient parmi une foule de manifestants, réunie devant le Parlement pour demander aux députés de se pencher sur une affaire d’escroquerie. Ils étaient déguisés en femmes, a précisé le vice-ministre de l’intérieur, Hossein Zolfagari.
Plus de trois heures après le début de l’assaut terroriste, les autorités ont annoncé la fin de l’assaut et la mort de quatre assaillants. La télévision d’Etat a rapporté qu’un homme s’était fait exploser au quatrième étage du Parlement, alors que les forces spéciales avaient donné l’assaut contre deux assaillants armés. Des coups de feu dans l’enceinte du lieu avaient été signalés un peu plus tôt.
Sur les réseaux sociaux, la photo d’un des agresseurs à l’une des fenêtres du bâtiment a largement circulé.
Photo d’1 des terroristes ayant pénétré parlement iranien ce matin.Certains parlent de trois assaillants,ayant pris… https://t.co/HPne1U0IeM
— GhazalGolshiri (@Ghazal Golshiri)
Au mausolée Khomeyni, situé à 20 kilomètres au sud de Téhéran, un ou plusieurs assaillants ont pénétré du côté ouest et ont ouvert le feu avant d’actionner une ceinture explosive, selon l’agence IRNA, qui a fait état de cinq blessés. Peu de monde se trouvait aux alentours lorsque l’attaque s’est produite, en plein mois de ramadan, vers 11 h 30, heure locale (9 heures à Paris).
Le site, qui abrite la dépouille du fondateur de la République islamique, est devenu un lieu de culte pour les touristes iraniens. Desservi par le métro de Téhéran, il est situé à proximité de l’aéroport international de l’imam Khomeyni.
Première attaque
C’est la première fois que l’EI revendique de telles attaques dans le pays. La Russie, alliée de l’Iran, a condamné ces attaques et appelé à la « coordination » contre l’EI. Les Emirats arabes unis ont eux aussi condamné « toute attaque terroriste, dans n’importe quelle capitale, qui est dirigée contre des innocents ». La France a également condamné les attaques avec « la plus grande fermeté ».
Si, par le passé, l’Iran a été confronté à plusieurs reprises à un terrorisme intérieur, notamment du fait de l’organisation des Moudjahidin du peuple ou de groupes armés kurdes, la menace du djihadisme sunnite se fait de plus en plus pressante alors que Téhéran est engagé militairement en première ligne en Irak comme en Syrie contre l’organisation Etat islamique. Depuis le début de l’année, l’EI a multiplié les menaces à l’égard de Téhéran dans le cadre de ce que le groupe djihadiste présente comme une guerre de religion entre sunnites et chiites.
Ces attaques s’inscrivent de surcroît dans un moment de tension régionale extrême, après que l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et plusieurs de leurs voisins ont rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusé de « soutien au terrorisme » et de complaisance envers l’Iran.