A trois semaines des élections générales au Kenya, les shebabs somaliens profitent de tensions locales pour multiplier les attaques dans le pays, et poursuivre ainsi une stratégie entamée il y a près de deux ans.
La situation sécuritaire dans les comtés de l’est du Kenya, proches de la Somalie, ne cesse de se détériorer. Depuis le mois de mai, plus de 20 policiers et une dizaine de civils y ont perdu la vie dans des attaques perpétrées par de présumés jihadistes shebabs.
La dernière en date remonte à jeudi 13 juillet. Un véhicule transportant Miriam El Maawy, membre du ministère des Infrastructures, a été pris pour cible. L’intéressée a été brièvement enlevée et blessée. L’opération lancée pour la sauver s’est soldée par la mort de cinq personnes, selon les autorités.
La semaine dernière, neuf civils avaient été égorgés dans un village du comté Lamu. Un mode opératoire rarement utilisé au Kenya, visant à contrôler la population par la peur.
Face à des attaques de plus en plus fréquentes, le coordinateur de la région de la Côte, Nelson Marwa, a annoncé le lancement de frappes aériennes dans la forêt de Boni, qui abriterait plusieurs centaines de jihadistes.
Les infiltrations depuis la frontière somalienne se sont en effet multipliées ces dernières semaines, affirme Rashid Abdi, chercheur à l’International Crisis Group. A l’approche des élections, dit-il, les shebabs profitent des antagonismes politiques au niveau local pour multiplier les attaques et faire parler d’eux. Trois messages de propagande appelant à frapper le Kenya ont été publiés par le groupe depuis le mois de mai.
Pour les shebabs, les attaques proches de la frontière restent le moyen le plus facile et le plus efficace de frapper le Kenya, rappelle Matthew Bryden, analyste. Ils ont prouvé ces derniers mois leur capacité à importer des explosifs puissants et sophistiqués dans le pays