Uhuru Kenyatta est, depuis, ce 28 novembre à midi, officiellement président du Kenya pour un second mandat. Il a prêté serment ce matin en compagnie de son vice-président William Ruto devant une foule en délire, dans le stade Moi, dans le quartier de Kasarani à Nairobi. Son investiture met fin à une longue période d’incertitude électorale dont le pays sort profondément divisé.
Uhuru Kenyatta a prêté serment en présence d’une dizaine de chefs d’Etat, dont le Rwandais Paul Kagame et l’Ougandais Yoweri Museveni et sous les ovations de dizaines de milliers de partisans vêtus de rouge et d’or, la couleur de son parti. John Mutama est arrivé dès l’aube pour avoir une place : « Je suis venu car c’est un grand jour pour le Kenya. Nous en avons assez de la politique rétrograde. Et tous les gens que vous voyez ici, ils représentent le Kenya, oubliez le reste. Et vous verrez, à la minute ou le président prêtera serment, l’opposition aussi voudra être de la partie. »
Uhuru Kenyatta prend en effet ses fonctions dans un pays profondément divisé, alors que le leader de l’opposition, Raila Odinga, ne reconnaît toujours pas sa victoire. Mais Delmas Obari, venu de l’ouest du pays, est confiant : « Je suis sûr que mon président peut unir tous les kényans. Je prie pour la paix. Aujourd’hui, après la prestation de serment, nous serons heureux. »
Tandis que Josephine Wambuyu, vendeuse de légumes, compte sur le programme économique du président : « J’attends du développement, de l’emploi, et surtout, pour nous qui faisons du commerce, de la croissance. » Au stade Kasarani, on veut montrer l’image d’un Kenya uni. Mais à quelques kilomètres, la police joue au chat et à la souris avec des partisans de l’opposition tentant de se rendre à un rassemblement à l’appel de Raila Odinga.