La France a fait circuler mardi 6 juin aux 15 membres du Conseil de sécurité de l’ONU un projet de résolution autorisant le déploiement d’une force militaire africaine basée au Mali pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé. Paris espère que cette résolution, qui appuie juridiquement et politiquement la force conjointe dite du G5 Sahel, sera approuvée dès la semaine prochaine et permettra de créer un environnement pacifié pour encourager la mise en œuvre de l’accord de paix signé en 2015.
Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
La Minusma, seule opération de maintien de la paix de l’ONU à opérer dans un environnement antiterroriste, devrait donc être épaulée rapidement par la force conjointe dite du « G5 Sahel ».
Décidée en mars dernier par les présidents du Burkina Faso, du Tchad, du Mali et du Niger, cette force qui devrait être déployée pour une période initiale d’un an devrait compter jusqu’à 5 000 personnels militaires, policiers et civils.
Selon cette résolution préparée par Paris sous chapitre 7, elle disposerait « de tous les moyens » pour appliquer son mandat : lutte contre le terrorisme, mais aussi contre le crime organisé transfrontalier, le trafic de drogues et de migrants qui financent en grande partie les groupes jihadistes de la région. Cela devrait laisser la latitude à la Minusma pour se concentrer sur la mise en œuvre des accords de paix et le retour des services sociaux dans les zones qui échappent aux contrôles des militaires.
Reste maintenant à déterminer comment le G5 Sahel se coordonnera avec la multitude des acteurs déjà présents dans la région : Minusma, opération Barkhane et les forces maliennes.