Au Sénégal, la Coordination des associations de presse (CAP) a exigé lundi 7 novembre « la libération immédiate et sans conditions » du journaliste Pape Alé Niang. Le directeur du site d’informations privé Dakar Matin, critique envers le pouvoir, a été placé en garde à vue dimanche soir.
Dans ses posts et vidéos sur les réseaux sociaux, Pape Alé Niang avait notamment évoqué le dispositif sécuritaire en vue de l’audition de l’opposant Ousmane Sonko devant la justice jeudi 3 novembre. Bamba Kassé, secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics)
« Des retours que nous avons, il semblerait qu’on lui reproche d’avoir diffusé des informations relative à la mobilisation des policiers, d’avoir fait la même chose pour ce qui semblerait être un document qui concernerait les sapeurs-pompiers, il est à la sûreté urbaine de Dakar où il a été auditionné. »
Craintes pour la liberté de la presse
Pour la Coordination des Associations de Presse, « la liberté d’investiguer et d’informer n’est pas négociable ». Elle « s’insurge contre la diabolisation de la presse, autant par le pouvoir que par l’opposition ». Ibrahima Lissa Faye, président de l’Association des professionnels de la presse en ligne : « Chacun est libre d’appartenir à un camp ou à un autre, mais quand il s’agit de la profession, là, on se lève parce que demain, ça peut être quelqu’un d’autre. Parce que quand on va vers des échéances cruciales, la présidentielle de 2024 et d’ici là tout est possible. »
« Les menaces contre journalistes sont de plus en plus réelles », depuis les émeutes de mars 2021, affirme le responsable, qui souligne le recul du Sénégal de la 49e à la 73e place du dernier classement de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse.
rfi.fr