Éthiopie : C’est une grande figure de la chanson éthiopienne qui a disparu dimanche 6 novembre, à l’hôpital d’Adama, au sud-ouest d’Addis-Abeba. Ali Birra, le chanteur le plus célèbre de la nation oromo, le premier dans l’Histoire à avoir enregistré un disque dans sa langue natale, l’afaan oromo, est mort d’un cancer à l’âge de 72 ans, après plus de soixante ans de carrière.
Né Ali Momahed Musa dans un petit village près de Dire Dawa, il avait commencé à chanter dans la rue. Il devait son nom de scène, « Birra » – ce qui signifie l’aube ou le printemps – à son premier succès.
Jouant sur une guitare accordée comme un oud, Ali Birra avait été recruté tout jeune dans l’orchestre de l’Empereur, qu’il avait quitté, trop indocile, après trois ans de service. Après quoi son succès, malgré les dictatures et l’oppression, avait été grandissant.
Voix de la nation oromo
Emprisonné des dizaines de fois, Ali Birra était aussi l’intime de tous les combattants oromos, et par exemple d’Ahmad Taqi, son ami mort les armes à la main dans le maquis en 1974 et dont il a porté le deuil.
« Yaa Hundee Bareeda », chante Ali Birra. « Hundee », c’était le surnom d’Amhad Taqi.
Il a finalement quitté l’Éthiopie en 1984 pour suivre son épouse, une diplomate suédoise tombée amoureuse de ce petit homme affable et chauve, portant de grandes lunettes, devenu une idole populaire, la voix de la nation oromo.