La croix de la tombe s’est brisée après avoir été malmenée par un homme seul, selon le procureur de la République.La tombe du général de Gaulle à Colombey-les-deux-Eglises, dans la Haute-Marne, a été vandalisée samedi 27 mai dans l’après-midi. « La tombe, filmée en permanence, a été dégradée à 17 h 14 par un individu seul qui est monté dessus et a donné deux grands coups de pied sur le socle de la croix de la tombe, provoquant la chute de celle-ci. Mais le socle de la tombe est resté intact », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le procureur de Chaumont, Frédéric Nahon. La gendarmerie a confirmé que la croix d’environ 1 m 50 surplombant la tombe avait été brisée, une information rapportée initialement par France 3 Champagnes-Ardennes.
La dégradation s’est produite très rapidement, « en moins d’une minute », selon le procureur de la République. Il précise que l’auteur des faits, âgé d’une trentaine d’années, n’a pas commis d’autres dégradations avant de quitter le cimetière. « L’individu, que nous recherchons, aurait agi seul et n’avait pas le visage dissimulé. Il n’a fait aucune revendication, selon des témoins, bien qu’il semble qu’il ait craché sur la tombe », a-t-il ajouté.
La brigade de recherche de Chaumont et la communauté de brigades de Bologne ont été saisies. Ce site est accessible au public et surveillé par des « patrouilles physiques en cas d’affluence attendue », a expliqué la gendarmerie.
« Une provocation indigne »
Dans la soirée, l’Elysée a assuré que « toutes les actions requises en réponse » à la dégradation de la tombe du général de Gaulle à Colombey-les-deux-Eglises seront « conduites dans les meilleurs délais ». « La mémoire et la figure du général de Gaulle sont chères à tous les Français », souligne la présidence qui précise qu’Emmanuel Macron « s’est assuré (…) de la prompte réparation de la sépulture ». Le président Macron a appris « avec émotion (…) l’acte de vandalisme perpétré contre la tombe du général de Gaulle » et a adressé à sa famille « ses sincères pensées », toujours selon l’Elysée.
Les réactions de la classe politique ne se sont pas fait attendre sur les réseaux sociaux. « Honte à ceux qui ont profané la tombe du général de Gaulle », a condamné Gérald Darmanin, ministre de l’action et des comptes publics. « Mon cœur de patriote est blessé ».
« Un acte de vandalisme commis sur la tombe du général De Gaulle, c’est un acte contre la France », a tweeté le premier ministre Edouard Philippe, exprimant sa « tristesse » et sa « consternation ».
D’autres ont déploré que cet acte ait eu lieu à la date même de la Journée nationale de la résistance, comme l’ancien président Nicolas Sarkozy, qui évoque une insulte envers « la France et ses valeurs ». La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (Les Républicains, LR) a critiqué « une provocation indigne ».
Les réactions sur Twitter
Cette dégradation « nous indigne et nous choque tous en ce jour de commémoration de la Résistance », a lui aussi réagi sur le réseau social le sénateur-maire de Troyes François Baroin (LR). « Honte aux profanateurs qui salissent notre histoire », a tweeté Gérard Larcher, président du Sénat (LR).
Une « infamie », déplore de son côté le vice-président du Front National (FN) Florian Philippot, en rendant hommage au « plus grand Français du XXe siècle ». D’autres, comme la députée européenne Nadine Morano (LR) ou le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand (LR), appellent à ce que « ceux qui ont fait cela soient sévèrement punis ».
Cette tombe renferme la dépouille du général de Gaulle depuis son décès en 1970 dans cette petite ville où il possédait une propriété. Il repose aux côtés de son épouse Yvonne et de sa fille Anne.
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