Royaume-Uni et Maurice ont annoncé, jeudi 3 novembre, l’ouverture de négociations sur les îles Chagos, territoire britannique qui abrite la base militaire américaine de Diego Garcia. L’archipel, territoire stratégique au Sud-Est de l’océan Indien, est revendiqué par Maurice. Ce contentieux empoisonne les relations entre l’ancienne puissance coloniale et Maurice depuis 54 ans.
Comme pour illustrer la haute importance de cette décision venant de Londres, le Premier ministre mauricien a choisi de s’exprimer devant l’Assemblée nationale. Pravind Jugnauth a repris quasiment mot à mot le communiqué du ministre britannique des Affaires étrangères, James Cleverly.
Londres et Port-Louis s’accordent sur l’ouverture de négociations sur la question de souveraineté de cet archipel stratégique, détaché du territoire mauricien par les Britanniques en 1965, soit trois ans avant l’indépendance de Maurice. Une décision qui était illégale, aux yeux de Port-Louis.
La Cour internationale de justice a reconnu, en février 2019, la souveraineté de Maurice sur les Chagos. Et trois mois plus tard, l’Assemblée générale de l’ONU a exigé le retrait du Royaume-Uni de ce territoire. Deux ans après cette reconnaissance historique, sur fond d’un grand embarras pour Londres et son allié américain qui occupe le lieu avec sa base de Diego Garcia, le dossier revient sur le tapis.
Londres et Port-Louis annoncent leur intention de trouver un accord fondé sur le droit international pour résoudre toutes les questions en suspens, y compris celles relatives aux anciens habitants de l’archipel. Pendant la Guerre froide, 2 000 Chagossiens avaient été expulsés pour vider cette terre de tout habitant avant l’occupation américaine. Les rares survivants et leurs descendants, installés pour la plupart à Maurice, n’ont cessé de réclamer le droit de retour. Une issue est peut-être en vue ; le Royaume-Uni et Maurice espèrent un accord début 2023.