Sénégal : après la baisse annoncée des prix des loyers et de plusieurs denrées comme le riz, le sucre ou l’huile, le président Macky Sall a demandé au gouvernement mercredi 9 novembre de « prendre tous les actes réglementaires d’application effective ». Les mesures ont été prises à l’issue d’un conseil national sur la consommation le 5 novembre, pour aider les ménages face à la forte inflation. Les consommateurs s’en félicitent, mais attendent encore d’en voir les effets sur leur pouvoir d’achat.
Mariama Ba loue un appartement dans le quartier de la Médina. Cela pèse lourd sur le budget du ménage : « Pour la location, on paie 210 000 francs CFA pour deux chambres, un salon. Cela a beaucoup augmenté, avant on payait 150 000 francs CFA, ce n’est pas facile pour nous. »
En principe, une baisse de 20 % est prévue sur les loyers inférieurs à 300 000 francs CFA (environ 460 euros). Concrètement, comme sera-t-elle appliquée ? Momar Ndao est le président de l’Association des consommateurs du Sénégal :
Ce sera à partir de la fin du mois, bien sûr. La baisse est appliquée par le locataire, c’est-à-dire que la personne qui doit normalement payer 100 000 francs CFA va plutôt donner 80 000 francs CFA à son bailleur. C’est aussi simple que ça. Nous avons mis en place ce qu’on appelle la Commission nationale de régulation des loyers.
Sur le marché Tilène, les prix du riz ou de l’huile n’ont pas encore baissé. « Il faut attendre les décrets et arrêtés d’application », explique Ibrahima Dramé, président de l’Union nationale des consommateurs du Sénégal. Car ensuite, les autorités ont annoncé la mobilisation de 1 000 jeunes pour contrôler le respect des prix :
« Nous, on fera le suivi avec nos membres sur tout le territoire national. Je pense que ces volontaires-là viendront en appoint pour que le contrôle soit effectif sur le terrain. »
Mais en attendant un commerçant se dit impuissant : « si les grossistes ne baissent pas leurs prix, je ne peux pas vendre à perte. »