Dans le camp de réfugiés de Nuseirat, au centre de la bande de Gaza, le minaret d’une mosquée est au sol. Des barres de fer sortent des décombres et le centre de kinésithérapie, où les personnes en situation de handicap pouvaient retrouver leurs mouvements, a été réduit à l’état de gravats.
« Mais en quoi le fait de viser des institutions médicales a-t-il un rapport avec la guerre ? En quoi viser des écoles, des cliniques, des organisations caritatives, des arbres, des maisons, des infrastructures, le réseau électrique, demande indigné le président du conseil d’administration du centre Kamal Abu Shawish. C’est juste un moyen de déplacer les Palestiniens et de les expulser de cette terre, de la transformer en une zone inhabitable. »
Chez tous les Gazaouis s’installe un sentiment partagé d’une lente descente aux enfers, d’une guerre qui n’en finit plus, toujours plus violente. Des condamnations internationales qui n’arrivent jamais, et surtout jamais assez fermes.
Et l’horizon d’un cessez le feu bien trop lointain, se lamente Bilal, un autre habitant du camp : « Mais sur quoi les négociations vont-elles déboucher et jusqu’à quand vont-elles se poursuivre ? Chaque jour, il y a des négociations. Mais jusqu’à quand ? Ce dont nous avons besoin, c’est d’une solution. Nous n’avons plus de vie du tout, nous sommes épuisés, c’est trop. »
Bilal ne demande qu’une chose : un cessez-le-feu immédiat.