La Cour pénale internationale demande à la Libye de procéder à l’arrestation immédiate de Saïf al-Islam Kadhafi. Mais depuis sa libération annoncée, samedi dernier, par un groupe armé de la ville de Zintan, personne ne sait où se trouve le fils de l’ancien dirigeant libyen. Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt lancé par la CPI en 2011 pour son rôle dans la répression du soulèvement populaire et la procureure Fatou Bensouda souligne dans un communiqué qu’il est toujours en vigueur.
Un bras de fer est engagé entre la Libye et la Cour pénale internationale concernant Saïf al-Islam. Tripoli « est tenue de procéder à son arrestation et de le remettre à la CPI, indépendamment de toute prétendue loi d’amnistie », insiste la procureure Fatou Bensouda, dans un communiqué publié mercredi. Elle invite les autorités libyennes, le Conseil de sécurité de l’ONU et les Etats concernés à transmettre tout renseignement pertinent dont ils disposeraient.
Mais les avocats de Saïf al-Islam n’ont pas tardé à répliquer. « Il a été amnistié par le Parlement libyen, tout comme les autres prisonniers politiques du régime Kadhafi », a déclaré son avocat Khaled al-Zaidi. Il rajoute que le fils cadet de Mouammar Kadhafi est poursuivi pour sa participation à la répression de 2011, alors qu’il a accepté d’être jugé en Libye et que la justice de son pays l’a amnistié. Or comme il n’est pas possible de juger un accusé deux fois pour les mêmes faits, la demande de la CPI tombe d’elle-même, selon l’avocat.
De plus, Khaled al-Zaidi assure que la demande de livrer Saïf al-Islam vient directement du bureau de la procureure et non des services juridiques concernés à la CPI. Selon lui, il s’agit d’une violation du statut de Rome, le traité fondateur de la Cour internationale. Pour lui la demande est donc irrecevable. Enfin, il explique vouloir attaquer la CPI parce qu’elle ne serait pas compétente dans cette affaire déjà jugée en Libye.