sur le cercueil d’Ismaïl Haniyeh et de son garde du corps, qui ont été tués lors d’une frappe dans le nord de la capitale. Brandissant des portraits de Haniyeh, des drapeaux du Hezbollah libanais et de groupes palestiniens, des milliers de personnes ont ensuite accompagné les deux cercueils vers l’aéroport de Téhéran.
La foule a scandé sur plusieurs kilomètres « vengeance contre Israël » et a brûlé des drapeaux israéliens, rapporte notre correspondant à Téhéran, Siavosh Ghazi. Le corps d’Ismaïl Haniyeh est ensuite arrivé à Doha, au Qatar, ce jeudi 1er août, selon la chaîne qatarie Al Jazeera. Le chef du Hamas doit y être enterré.
Dans son discours, le chef du Parlement iranien a de nouveau déclaré qu’Israël payera le prix fort pour son attaque contre Téhéran. « Comme l’a dit notre guide suprême, nous voulons la vengeance par le sang pour le martyr d’Ismaël Haniyeh. Le régime usurpateur sioniste doit savoir qu’il paiera un prix fort pour l’attaque nocturne lâche qu’il a menée contre le territoire de la République islamique. »
Depuis mercredi, les dirigeants iraniens parlent de menace dure et imminente, mais on ne connaît pas la nature d’une telle riposte et le moment qui sera choisi. Ce jeudi matin, tous les journaux iraniens titrent sur ces mots qui ont été prononcés par le guide suprême iranien : « Vengeance pour le sang. »
De même, le responsable de la défense iranienne a appelé ses homologues turcs, égyptiens, saoudiens et qatariens pour dire que l’Iran avait le devoir de répondre à cette attaque, qui était une violation de son intégrité territoriale. L’ambassadeur d’Iran aux Nations unies a même affirmé que la réponse de l’Iran sera « ferme et immédiate ».
Une « dangereuse escalade »
L’assassinat à 61 ans du chef politique du Hamas, ainsi qu’une frappe israélienne qui a tué mardi le chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, près de Beyrouth, font redouter une contagion de la guerre qui fait rage depuis presque dix mois dans la bande de Gaza entre Israël, ennemi juré de l’Iran, et le Hamas, soutenu par Téhéran. Alors que toutes les tentatives de médiation ont échoué, la guerre a envenimé les tensions à travers le Moyen-Orient entre Israël d’une part, et d’autre part l’Iran et ses alliés au Liban, au Yémen, en Irak et en Syrie, parmi lesquels le mouvement islamiste libanais Hezbollah.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a déclaré mercredi soir qu’Israël avait porté « des coups sévères » à ses « ennemis » ces derniers jours, en mentionnant explicitement l’élimination de Fouad Chokr mais sans commenter l’attaque de Téhéran.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est alarmé des attaques de Beyrouth et Téhéran, qui « représentent une dangereuse escalade », a déclaré son porte-parole. Tout comme le secrétaire d’État américain Antony Blinken, qui a plaidé pour la poursuite des « efforts » en vue d’un cessez-le-feu à Gaza, à l’heure où le Qatar, le principal pays médiateur, s’interroge sur l’opportunité de poursuivre la médiation. Les États-Unis, premiers alliés d’Israël, ont affirmé que les frappes à Téhéran et Beyrouth « n’aidaient pas » à faire baisser les tensions régionales, tout en estimant qu’il n’existait pas de signe d’une escalade « imminente ».
En avril dernier, après l’attaque israélienne sur le consulat iranien en Syrie, l’Iran avait choisi de répondre par une attaque de drones et de missiles sur le territoire israélien, annoncée en amont. La plupart avaient pu être interceptés, c’était donc une manière de sauver l’honneur, tout en permettant à Israël de ne pas renchérir.
Le New York Times avance une ébauche d’attaches. Le journal américain site trois responsables iraniens dont deux Gardiens de la Révolution. Selon eux, les commandants militaires évalueraient la possibilité d’une nouvelle attaque au missile sur des cibles militaires proches de Tel Aviv et Haifa. Une attaque pourrait être coordonnée depuis l’Iran sur les différents pays où se trouvent les groupes armés pro iraniens, le Yémen, la Syrie et l’Irak.
L’Iran organise les funérailles du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh (rfi.fr)