Madagascar : les acteurs du secteur de la pêche à Antananarivo se sont réunis pendant trois jours pour la Foire des produits halieutiques, organisée du 15 au 17 septembre par le ministère de la Pêche et de l’Économie bleue. Depuis jeudi, associations de pêcheurs, entreprises de collecte, organisations d’appui à la filière venues de toute l’île se sont réunies au stade de Mahamasina dans le centre de la capitale. Avec ses 5 600 kilomètres de côtes, Madagascar dispose de ressources marines et côtières importantes mais est aussi confrontée à la surpêche. L’occasion – lors de ce rendez-vous – de présenter des alternatives durables.
Poissons et poulpes séchés, crabes mais aussi de petites algues rouges garnissent les stands de la Foire des produits halieutiques. Des algues cultivées par des pêcheurs du district de Tulear II, sur la côte sud-ouest de Madagascar, détaille Jean Bosco, vice président de l’association Soariake qui regroupe six villages : « On devait aller de plus en plus loin pour pêcher parce qu’on ne trouvait plus de poissons. C’est pour ça qu’on s’est lancé dans l’algoculture. Si je pêche encore aujourd’hui, c’est juste pour manger. Maintenant mon travail c’est la culture d’algues. L’algoculture a un impact direct dans nos foyers. ça permet d’envoyer nos enfants à l’école. J’ai environ 600 pieds d’algues et je gagne chaque mois au minimum 400 000 ariary. L’algoculture protège aussi la biodiversité. Les poissons pondent sous nos algues. On trouve aussi des poulpes dedans. »
Améliorer son revenu
Une culture qui permet d’améliorer le revenu des pêcheurs tout en réduisant la pression sur la biodiversité, explique Lovy Rasolofomanana, directeur pays de la Société pour la conservation de la vie sauvage (WCS), une ONG qui soutient ces communautés, notamment, dans la culture d’algues : « Tout cela permet d’asseoir une gestion durable des ressources halieutiques et cela nous permet aussi de conserver les écosystèmes. Madagascar héberge également des mammifères marins tels que les baleines, les dauphins, les dugongs, les requins et les raies, qui sont des espèces protégées, et dans l’ouest de l’île, nous avons aussi un long récif corallien. Actuellement, les communautés sont chargées du suivi écologique et de la pêche durable dans sept aires protégées où nous intervenons. On laisse le temps à la nature de se régénérer et cela nous permet de conserver l’habitat des poissons et de toutes ces différentes espèces. »
Ces algues rouges, aussi appelées « euchema », sont commercialisées à l’international par l’entreprise malgache Oceans Farmer et utilisées dans l’agroalimentaire et les cosmétiques.