Madagascar : Sur la Grande île, s’est ouvert ce vendredi le Forum National des Investissements pour l’émergence de Madagascar. Un rendez-vous annoncé en grandes pompes début septembre dernier puisque le Président Andry Rajoelina devait y présenter le fameux PEM, le Plan Emergence Madagascar, le document stratégique pour le développement du pays, censé dicter toutes les actions du gouvernement depuis le début du mandat du chef de l’Etat en janvier 2019. Problème, la publication de ce document, maintes fois annoncée, n’a jamais été suivie des faits. Pour le secteur privé et les investisseurs, ce document devrait permettre d’orienter certaines décisions futures dans leur domaine d’activité.
Le secteur privé, mis à mal par deux années de pandémie et par l’absence de décisions gouvernementales favorables à la reprise économique sera particulièrement attentif aux annonces qui devraient être faites dans le cadre de ce forum.
« Nous avions été quelque part déçus lors de la première mouture de ce plan il y a trois ans et demi qu’une place assez limitée avait été réservée au secteur minier », regrette Jean-Luc Marquetoux, le président de la chambre des mines de Madagascar. « Nous espérons qu’une large place y sera consacrée dans cette nouvelle version. Car nous sommes totalement convaincus que le secteur minier a un rôle majeur et prépondérant à jouer dans le cadre du développement économique de l’île. Cela impose cependant de restaurer des notions essentielles à nos yeux telles que l’attractivité, la compétitivité et la stabilité de Madagascar en tant que destination d’investissement minier. Et plus particulièrement dans le cadre du processus en cours de révision du code minier, une approche raisonnée et raisonnable de cette révision, et la restauration de l’application de la loi et de la bonne gouvernance pour la gestion des permis miniers. Nous espérons fortement que ces notions-là seront bien lisibles dans le PEM. »
Côté tourisme, le Président du Conseil d’administration de la fédération des hôteliers et restaurateurs de Madagascar, Johann Pless, enfonce le clou et espère, lui, trouver dans ce document les engagements pour un climat des affaires sain et durable. « Sans tomber dans les lieux communs du prix et de l’accès à l’énergie, des infrastructures routières ou encore de la santé, nous attendons, nous, une politique générale de l’Etat qui soit accompagnée d’actions qui permettent de sécuriser les investissements notamment dans le domaine du foncier. Ainsi qu’une ouverture effective du ciel national à toutes les compagnies, de et vers toutes les destinations. »
Pour rappel, les destinations Afrique du Sud et Comores n’ont pas encore obtenu l’autorisation permettant aux compagnies de rouvrir leurs vols. Par ailleurs, la destination « Paris » est opérée uniquement par Air France et Air Madagascar : trop restrictif, estiment les tours operators qui aimeraient voir une réelle ouverture du ciel et plus de concurrence chez les transporteurs aériens.
Les attentes du secteur privé seront-elles entendues ? Réponse d’ici quelques heures.