Ce mardi 13 juin est la Journée internationale de sensibilisation à l’albinisme, maladie suscitée par un défaut de production de la mélanine, cette substance qui donne sa couleur à notre peau. Cette maladie est souvent mal comprise, notamment en Afrique. Au Malawi -—où la population d’albinos est évaluée entre 7—000 et 10—000 personnes—- le pays connait une recrudescence d’attaques contre cette communauté. Selon Amnesty International, au moins 18 albinos ont été tués et 5 kidnappés depuis novembre 2014.
Trois personnes souffrant d’albinisme ont été tuées depuis le début de l’année au Malawi. Et selon la police, les attaques et tentatives des mutilations sont bien plus nombreuses. Des attaques brutales alimentées par des pratiques rituelles. Les os des victimes seraient vendus à des guérisseurs traditionnels au Malawi et au Mozambique pour des potions censées porter chance.
Selon Niel Gilmore, du bureau des Nations unies à Lilongwe, le nombre d’assassinats et d’enlèvements d’albinos dans le pays est en forte hausse depuis deux ans : « La Tanzanie a réussi à contrôler les pratiques de médecine traditionnelle et les pratiques de sorcellerie dans le pays, ce qui a peut-être transféré le problème au Malawi. Les frontières sont très poreuses dans la région : Tanzanie, Mozambique, Malawi, il n’y a pas vraiment de contrôle et les trafiquants peuvent facilement traverser d’un pays à l’autre. »
Dans certains cas les trafiquants vont jusqu’à exhumer les corps d’albinos pour revendre leurs os. Outre le manque de campagne d’information sur cette maladie, les ONG locales dénoncent la passivité des autorités, car le manque de sanction encourage les trafiquants à continuer.
rfi.fr