Au Mali, cela fait 2 ans que l’accord de paix d’Alger a été signé. Un anniversaire en demi-teinte. Mardi 20 juin, la charte pour la paix et la réconciliation, qui n’avait pas pu être rédigée lors de la conférence d’entente nationale de février, a été remise au président IBK. Une charte qui divise déjà les Maliens.
La Coordination des mouvements de l’Azawad a rejeté d’emblée cette charte, estimant qu’elle ne prenait pas en compte leurs revendications. Du côté de l’opposition politique, c’est pire, le chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé affirme n’avoir pas été consulté de tout le processus de rédaction : « Nous n’avons pas été consultés pour cette charte, ni de près de loin, bien que les commanditaires aient fait le tour du monde alors que nous, à Bamako, n’avons pas été consultés. A ce jour, je ne sais pas ce qu’il y a dans la charte, ni dans son contenu, ni dans sa forme, ni le contexte qui a été retenu. »
Le président Ibrahim Boubacar Keïta a profité de ce rendez-vous pour lancer un appel aux signataires de l’accord de paix. « Je note que personne au Mali n’a osé se dire contre l’accord, mais de grâce, qu’on ne fasse pas en sorte, chaque jour, de le miner, de retarder l’achèvement, le déroulement, qu’on ne perde pas de vue que la menace liée au terrorisme et au narcotrafic constitue le plus grand obstacle pour la mise en œuvre de l’accord », a-t-il déclaré.
Le président a promis qu’il s’inspirerait de cette charte pour mener sa politique. En tous cas, le document présenté comme devait unir tous les Maliens, est pour l’instant loin de remplir son office