Un désormais ex-travailleur de la Minusma à Kidal raconte la scène : ce mardi 31 octobre, peu avant le départ des derniers soldats de la paix, des femmes de la ville ont offert un petit souvenir d’artisanat local à un casque bleu de nationalité tchadienne. Sur le présent, on pouvait lire : « Merci, ne nous oubliez pas. »
Et puis la colonne a commencé lentement à quitter la localité. Plus de 100 gros véhicules militaires et civils, par vagues. Ils prennent tous par route la direction du sud, destination Gao, la principale ville du Septentrion malien.
Il faut prévoir quatre à cinq jours de routes. Le chemin est semé d’embûches et de difficultés : les mines, les jihadistes…. Mais le convoi, escorté par les casques bleus tchadiens et guinéens, aura probablement besoin de renouveler son stock de vivres et surtout d’eau pour étancher une soif dans le désert.
Une page se ferme et une autre s’ouvre : celle de l’avenir de l’ex-base de la Minusma à Kidal. Quelques heures après le départ des casques bleus, l’armée malienne n’était toujours pas sur place. Elle a pris positions à 100 km plus au sud.
De leur côté, les rebelles de la coalition du Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD) contrôlent la ville. Mais ils savent que les troupes régulières ont bien l’intention d’avancer vers eux. Des affrontements ne sont pas exclus.