Mbour : Sujet à des maux de ventre, la dame Rokhaya Faye avait fait le tour chez certains marabouts. Son mal persistant, une de ses copines l’a mise en rapport avec le marabout Maodo Malick Seck.
Rokhaya Faye appelle le marabout pour une séance de consultation (istikhar). Puis un rendez-vous est fixé et le charlatan demande 110.000 francs pour des bains et talismans.
Rokhaya Faye lui assure qu’elle détenait juste la somme de 70.000 francs. Ils tombent d’accord sur cette somme.
« Il m’a demandé de me déshabiller, il a frotté la bouteille qui contenait de l’eau sur tout mon corps et le liquide est devenu rouge. Il a introduit ses doigts dans mon sexe. Il m’a suggéré d’entretenir une relation sexuelle avec quelqu’un pour boucler la séance. J’ai appelé un ami pour lui expliquer la situation mais et il m’a dit de rentrer. Le marabout m’a dit que si je ne trouve pas un homme avec qui copuler, il est disponible à m’aider. Il était volontaire à coucher avec moi », explique la plaignante. Elle affirme avoir refusé la proposition avant de partir.
Au sortir de sa consultation, le marabout assure que la dame lui a dit ressentir un léger mieux. Mais quelques jours après, elle m’a rappelé pour me réclamer son argent. Je lui ai dit de me ramener les eaux bénites que je lui avait remises, elle m’a assuré les avoir jetées.
Le marabout a été arrêté et traduit à la barre des flagrants délits du tribunal de grande instance de Mbour pour charlatanisme, escroquerie, attentat à la pudeur. Devant les juges, le marabout a juré la main sur le cœur n’avoir fait aucun attouchement sur la dame.
« Depuis 22 ans je suis dans ce métier et personne ne m’a jamais rien reproché », s’est défendu le charlatan.
Mais le juge lui a rappelé qu’une gendarme a feint d’être une cliente et il lui a fait des attouchements.
Il se défend et dit : « je voulais frotter la bouteille sur son corps et j’ai enlevé son soutien gorge pour mieux la soigner ».
Après son arrestation, son grand frère a rendu à Rokhaya Faye son argent.
Pour le Procureur, les faits sont graves et récurrents dans la société.
‘Ce n’est pas la première fois que votre juridiction traite des affaires de charlatanisme. Depuis quand l’acte sexuel est la finalité d’un traitement? « , a demandé le procureur. Il a requis 2 ans ferme.
Le charlatan sera fixé sur son sort mardi.