La France et la Côte d’Ivoire vont «—renforcer dans les prochaines semaines, de manière concrète, leur partenariats militaire et dans le renseignement—» pour «—gagner la bataille contre le terrorisme—», a annoncé dimanche 11 juin Emmanuel Macron après avoir reçu son homologue ivoirien Alassane Ouattara.
Descendant les marches de l’Elysée, le président français a accueilli chaleureusement Alassane Ouattara, qu’il avait déjà rencontré quand il était ministre de l’Economie. Le président Ouattara a promis que la Côte d’Ivoire « jouera sa part » dans la lutte contre le terrorisme au niveau de la sous-région ouest-africaine. Le 13 mars 2016, un attentat revendiqué par al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait fait 19 morts sur la plage de Grand-Bassam, près d’Abidjan.
La Côte d’Ivoire, ancienne colonie, est un allié historique de la France en Afrique. Abidjan participe à la force de l’ONU déployée au Mali (Minusma) et 900 militaires français sont stationnés en Côte d’Ivoire, pour des missions de formation de leurs homologues ivoiriens et surtout en appui de la force française antiterroriste Barkhane au Sahel.
Les deux présidents prêts à coopérer dans plusieurs domaines
Alassane Ouattara a par ailleurs souligné que son pays, qui affiche une croissance annuelle de 7%, comptait « mettre l’accent sur les investissements dans les énergies renouvelables et l’éducation », et salué les déclarations d’Emmanuel Macron sur l’accord de Paris concernant le climat.
Le dirigeant ivoirien a remercié Paris de son soutien pour l’élection de son pays comme membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies à compter de 2018. « Cela fait un quart de siècle que nous n’avions pas eu la possibilité de siéger au Conseil, c’est une évolution importante pour nous », s’est-il félicité.
Il a enfin remercié le président français de « son engagement à nous aider à démarrer très rapidement le métro d’Abidjan », sans précision sur ce projet auquel participe le groupe Bouygues, mais toujours en stand-by.
La politique africaine du président Macron
Avec cette rencontre, suivie lundi de la visite du président sénégalais Macky Sall, Emmanuel Macron pose les premiers jalons d’une politique africaine qu’il veut renouveler en l’inscrivant dans un grand partenariat entre Europe, Afrique et Méditerranée.
Il effectuera une visite de deux jours au Maroc mercredi et jeudi avant de participer au sommet G5 Sahel début juillet, pour mieux coordonner la lutte contre le terrorisme avec les cinq pays concernés (Mauritanie, Niger, Mali, Tchad et Burkina Faso).
La Côte d’Ivoire et le Sénégal sont les deux poids lourds de l’Afrique francophone. Le président Ouattara entretient depuis des années d’excellentes relations avec la France, certains de ses détracteurs et partisans de l’ancien président Laurent Gbagbo l’accusant d’être l’homme de Paris.
Emmanuel Macron a par ailleurs précisé dimanche qu’il se rendrait au sommet UE-Afrique qui se tiendra fin novembre 2017 en Côte d’Ivoire.