Accusé de propos racistes, l’ancien international Bernard Casoni a été licencié ce lundi 6 novembre de son poste d’entraîneur du club de l’US Orléans, pensionnaire de National.
«L’US Orléans informe de la rupture anticipée du contrat de travail de Bernard Casoni», a écrit le club dans un communiqué de presse diffusé sur son site Internet ce lundi 6 novembre. Une nouvelle qui vient clore un mois de tourmente pendant lequel le club de football d’Orléans (USO) a été secoué par des accusations de racisme ciblant le désormais ex-entraîneur. Visé par une enquête préliminaire pour provocation à la haine ou à la discrimination raciale et pour injures publiques à caractère raciste ouverte par le parquet d’Orléans, le technicien Bernard Casoni avait été suspendu par son club le 10 octobre.
Les faits remontent au 21 septembre, à la veille d’un match contre Châteauroux. En conférence de presse, l’entraîneur avait alors livré une sortie pour le moins problématique. «Ils [les joueurs, ndlr] ont des trucs où ils excellent. Mais il y a des choses où ce n’est pas suffisant. C’est là où tu dois être plus performant, où tu dois gommer ça. Mon rôle, c’est de leur dire, de leur montrer et de les aider à résoudre les problèmes. Voilà, c’est tout. Je l’ai fait dans tous les clubs où je suis passé, je l’ai fait avec des Maghrébins ! Ils ne sont pas plus cons que des Maghrébins, hein… Je veux dire, voilà, c’est le rôle d’un entraîneur.»
L’ancien international avait présenté ses excuses deux jours plus tard sur l’antenne de France Bleu Orléans, arguant être «tout sauf raciste» mais admettant avoir tenu des «propos déplacés».
«Pas besoin de chasubles pour eux, ils sont déjà noirs»
D’après France Bleu, ce n’est pas la première fois que Bernard Casoni fait usage de la phrase «Vous n’êtes pas plus cons que des Maghrébins.» Il serait même coutumier du fait. Plusieurs joueurs ont assuré que Casoni en faisait régulièrement usage. «Cette phrase sur les Maghrébins, on l’entend toutes les deux semaines à l’entraînement», assurait début octobre un joueur auprès de la radio. Un autre rapporte une autre scène : «Nous étions en train de faire un exercice où deux équipes s’affrontent en cinq contre cinq. Mon équipe était composée uniquement de joueurs de couleur. Là, le coach dit : «Pas besoin de chasubles pour eux, ils sont déjà noirs». Soi-disant sur le ton de l’humour. Moi, ça m’a choqué.»
Joueur, Casoni a remporté la Ligue des champions avec Marseille en 1993 et a été sélectionné 30 fois en équipe de France de football. Reconverti en entraîneur, notamment à l’Olympique de Marseille, il a également fait monter coup sur coup Evian Thonon Gaillard de National en Ligue 2, puis de Ligue 2 en Ligue 1 entre 2010 et 2012. Aujourd’hui âgé de 62 ans, il a entraîné plusieurs saisons en Algérie, Maroc et Tunisie comme en France à Bastia, Auxerre et Lorient notamment. «Humainement, pour moi, c’est quelque chose de difficile, parce que je pense […] qu’il le vit très très mal, parce que, fondamentalement, c’est quelqu’un […] qui n’est pas du tout ce que l’on a pu ressentir à travers la maladresse de ses propos. Humainement, c’est regrettable», a expliqué le président du club Philippe Boutron lors de l’annonce du successeur de Casoni, l’ancien entraîneur de Bourg-en-Bresse et Saint-Brieux, Karim Mokeddem âgé de 49 ans.
Racisme dans le football : l’US Orléans licencie l’entraîneur Bernard Casoni (seneweb.com)