Le contingent de casques bleus du Congo Brazzaville déployé en Centrafrique est une nouvelle fois visé dans deux documents confidentiels des Nations unies, révélés par l’ONG Aids-Free World. Il s’agit d’un mémo du commandant de ces casques bleus et un rapport qui détaille l’inaptitude de ces militaires à remplir leurs tâches les plus élémentaires. Ce contingent a déjà vu 120 de ses hommes rapatriés l’an dernier, certains étant impliqués dans des affaires de viols. Cette fois, le commandement militaire de la Minusca demande que le bataillon congolais soit remplacé si rien n’est fait pour améliorer les standards en matière disciplinaire.
Dans son mémo, le général Balla Keïta, le commandant de la force onusienne en Centrafrique, dissimule mal sa colère contre ce bataillon congolais « tristement célèbre pour ses comportements en matière d’exploitation et d’abus sexuels, de trafic de carburant et son manque de discipline ». Il y explique avoir adressé pas moins de 6 blâmes au commandant du bataillon depuis le début de l’année.
Dans le détail, le rapport relève que les rivalités entre le commandant congolais, ses adjoints et les commandants d’unité ont paralysé le bataillon. La maintenance des équipements laisse par ailleurs vraiment à désirer. Sur les 114 véhicules dont dispose le bataillon, 18 seulement sont en état de marche.
Un peu plus de 600 soldats congolais sont déployés dans le sud-ouest de la RCA. L’an dernier, 120 casques bleus congolais soupçonnés d’être impliqués dans des viols, sur mineurs notamment, ont été renvoyés à Brazzaville. Or depuis, rien n’aurait été fait pour limiter les risques d’abus sexuels ou d’exploitation par ces militaires. A Berbérati par exemple, le nouveau camp n’est ni fermé ni réellement gardé. Les civils comme les militaires entrent ou sortent sans aucun contrôle.
Aids-Free World, l’ONG qui a révélé ces documents confidentiels, met en avant les contradictions entre cette situation et la politique de « tolérance zéro » en matière d’abus sexuels, mise en avant par les Nations unies. De son côté, le général Keïta estime que si rien n’est fait par le Congo, son bataillon devra être totalement rapatrié.