Six mois jour pour jour après son arrestation à Khartoum, le 7 décembre dernier, Mudawi Ibrahim Adam, fervent défenseur des droits humains au Soudan, est toujours en prison. Lundi, le nouveau procureur de la République a promis que son procès se tiendrait bientôt, mais ses proches dénoncent une détention arbitraire et s’inquiètent pour sa santé fragile.
Mudawi Ibrahim Adam a consacré sa vie à la défense des droits humains au Soudan et a même été récompensé en 2005 pour son combat. Pourtant, aujourd’hui, il est toujours en prison. En mars derniers, ses proches avaient espéré sa libération puisqu’un procureur s’était prononcé en faveur de l’abandon des charges, mais ce dernier a été remplacé.
Bénédicte Goderiaux, membre du comité exécutif SUDO UK, une organisation caritative fondée par Mudawi Ibrahim Adam, attribue cette volte-face à des pressions des services de sécurité.
« Après une arrestation arbitraire, une détention au secret, une série d’atermoiements de la part des autorités judiciaires et d’entorses à ses droits, il se retrouve inculpé d’espionnage, de publication de fausses nouvelles, d’avoir porté atteinte à l’ordre constitutionnel, de faits de guerre contre l’Etat, énumère Bénédicte Goderiaux. Ces infractions sont parmi les plus graves. Certaines prévoient jusqu’à la peine capitale.
C’est une procédure totalement arbitraire. Les accusations à l’encontre du docteur Mudawi sont bien évidemment sans fondement. Selon nos informations, les seuls éléments dont disposent les services de sécurité reposent sur une confession arrachée sous la torture. »
Elle demande la libération immédiate et sans condition de Mudawi Ibrahim Adam.