Toujours aucune certitude quant à la création d’une commission d’enquête internationale sur le Grand Kasaï. Un débat a eu lieu comme prévu à la mi-journée. Le haut commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, la ministre congolaise des Droits de l’homme, les délégués des Etats membres et des ONG ont pris la parole tour à tour.
Le haut-commissaire aux droits de l’homme appuyé par l’Union européenne et les ONG internationales est formel, il faut une enquête internationale pour faire toute la lumière sur les violences commises dans le Grand Kasaï et notamment sur les exactions imputables aux forces de sécurité et à leurs alliés présumés.
Le gouvernement congolais n’aurait pas fait la preuve de sa volonté ces derniers mois de mener des enquêtes poussées. Deux procès se sont certes ouverts, mais l’ONU a dénombré au moins 42 fosses communes depuis octobre 2016 pour lesquelles, dit-elle, aucune enquête n’a été menée. Et les entraves sur le terrain sont telles que les équipes du haut-commissariat ont dû se rendre en Angola pour rencontrer les victimes de ces violences.
L’autre vision, c’est celle présentée devant le conseil par la ministre congolaise des Droits de l’homme. Kinshasa promet de juger les responsables des violences, qu’ils soient militaires ou miliciens, tout en affirmant d’ores et déjà, dans un livre blanc, que les miliciens Kamuina Nsapu sont à l’origine de l’essentiel des violences, des « boucheries » a même martelé la ministre.
Le gouvernement congolais entend garder la direction des enquêtes, demandant simplement à l’ONU de ne venir qu’en soutien. Enquêtes pour lesquelles, malgré les récriminations du haut-commissaire et des ONG, Kinshasa a été chaudement félicité par les délégués africains et notamment le Togo, l’Algérie ou encore le Burundi.
A l’issue du débat, pas de vote. Les tractations se poursuivent entre les groupes européen, africain et la RDC pour tenter de trouver une solution consensuelle. Le vote pourrait intervenir au mieux jeudi matin.