Près de 10 d’attente, de réflexion, de débat, de revirement. Le Sénégal vient de se doter d’un nouveau Code de la presse, voté mardi 20 juin à l’Assemblée nationale, qui vise à structurer un secteur en difficulté, à cadrer la profession de journaliste. De nettes améliorations saluées mais des critiques également car certains points de la loi limitent la liberté de presse, estiment certains professionnels des médias.
Cinquante députés sur 150, six heures de débat et un vote à l’unanimité. Mustapha Diakhate, le président du groupe de la majorité à l’Assemblée, très actif pour élaborer le texte, n’a pas demandé la parole pour saluer cette nouvelle loi. « C’est un instrument au service de la liberté de la presse, a-t-il déclaré, mais surtout au service de la démocratie sénégalaise. »
Ce nouveau Code de la presse englobe 230 articles qui imposent la carte de presse et une formation pour être journaliste, qui imposent aussi aux entreprises une convention et une autorisation. Des points positifs mais certains points limitent la liberté de la presse, estime Mamadou Ibra Kane, président du patronat du secteur. « Il ne faut pas affaiblir le journaliste du point de vue des peines de prison qui sont exagérées, témoigne-t-il. Ça va favoriser l’autocensure. »
Des arguments sans fondements, estime le secrétaire d’Etat à la Communication Yakham Mbaye : « Absolument rien n’a été changé d’une manière qui va dans le sens de restreindre les libertés de la presse. Au contraire, il y a des articles dans le code qui professe le journalisme. »
Les députés ont six jours pour déposer des recours. Dans le cas contraire, le président Macky Sall pourra alors valider par décret ce nouveau Code de la presse.