RDC :En République démocratique du Congo, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) – l’Autorité de régulation des médias – a de nouveaux dirigeants, après cinq ans de glissement dans le mandat des dirigeants sortants. Christian Bosembé est le nouveau policier des médias en remplacement de Christophe Tito Ndumbi.
Christian Bosembé a été désigné président du CSAC, vendredi 25 novembre, à Kinshasa, au cours d’une plénière qui s’est déroulée dans un climat tendu. Le vote n’était pas prévu à l’ordre du jour de cette plénière qui n’a réuni que 12 des 15 membres mais cela n’a pas empêché l’ouverture de la session par le doyen. Interrompu par une motion demandant l’élection des nouveaux dirigeants, il a ouvert la brèche pour élire les cinq membres devant diriger l’institution.
Une liste avec en tête Christian Bosembe, délégué de la présidence au CSAC, a recueilli le consensus de neuf membres. Deux membres mécontents ont claqué la porte, dénonçant un forcing sur fond de violation de procédure, notamment l’absence d’un nouveau règlement intérieur validé par la Cour constitutionnelle.
Un début qui n’augure rien de bon, estime Achille Kadima, journaliste et patron de presse : « Tout ce qui part d’un processus biaisé ne peut qu’être faussé. Qu’est-ce qui se cache derrière cette précipitation ? Il y a eu manque de débat, manque de tractation entre différents membres de la plénière… Je me demande comment une telle institution va travailler et réguler les médias. Cela ne va pas aider la profession, cela ne va pas aider le pays. Le CSAC est parmi les deux institutions appelées à jouer un rôle clé dans le cadre des élections ».
Bruno Mbolison, vice-président du CSAC, s’en défend et parle déjà des défis qui attendent la nouvelle équipe : « Les autres membres n’avaient pas à attendre ceux qui étaient absents pour agir. C’est la loi de la majorité. Aujourd’hui, il faut réanimer ce CSAC. L’espace médiatique congolais est infesté par des contenus qui sont parfois impropres à la consommation. La cohésion nationale est aujourd’hui foncièrement menacée. Le CSAC aura une lourde tâche à œuvrer dans le sens de responsabiliser les médias congolais. Il appartiendra au CSAC de bien assainir l’espace médiatique mais notre rôle n’est pas de régenter les journalistes ».
Les organisations de défense des droits de la presse devraient réagir dans les prochains jours.