RDC : Le président congolais Félix Tshisekedi a prononcé samedi 10 décembre son discours annuel sur l’état de la nation, devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès.
Félix Tshisekedi a consacré une bonne partie de son discours à la situation sécuritaire dans son pays. Il a dénoncé « les velléités expansionnistes du Rwanda », qu’il accuse de mener « une agression lâche de la RDC sous couvert du M23 ». Le chef de l’État congolais a rendu hommage aux victimes du massacre du 28 et au 29 novembre à Kishishe, au Nord-Kivu, et a fait observer une minute de silence pour les 131 victimes, selon le bilan provisoire de l’ONU.
Le chef de l’État congolais a également évoqué le programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRC-S) et son gouvernement privilégie la réinsertion des combattants dans la communauté, plutôt que dans l’armée ou la police. En dépit des retards accumulés, il s’est félicité de quelques avancées du PDDRC-S : « Sa mise en œuvre suit son cours normal et a déjà enregistré certaines avancées significatives notamment la validation de la stratégie nationale et la démobilisation de 1470 hommes et 43 femmes dont la formation emploi est en phase de démarrage. »
Ferme sur la question, Félix Tshisekedi a aussi félicité le Parlement qui, à travers une recommandation, a déclaré le M23 « groupe terroriste » et a « interdit » au gouvernement de procéder à l’intégration de ses combattants au sein des forces de défense dans le cadre d’un éventuel accord.
Malgré l’insécurité, « l’année 2023 sera essentiellement électorale »
Tous ces défis sécuritaires, à l’en croire, n’auront pas un impact sur l’organisation des élections prévues en décembre 2023. « L’année 2023 sera essentiellement électorale avec l’organisation des scrutins multiples et à tous les niveaux, sur la base du calendrier publié par la Commission électorale nationale indépendante le 26 novembre 2022 », a-t-il assuré, en précisant que le processus est financé à 100% par le gouvernement congolais.
Selon le chronogramme de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), l’enrôlement des électeurs doit commencer le 24 décembre dans la partie ouest du pays.
Le chef de l’État congolais est également revenu sur l’état de siège décrété depuis le 3 mai 2021 dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Alors que l’efficacité de celui-ci est remise en question par la société civile et certains députés, le président a ouvert la porte à un changement de cap : il a annoncé la tenue prochaine d’une table ronde qui pourra au besoin requalifier ce régime sécuritaire exceptionnel.