A Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, Hemnani Ritesh, un homme d’affaires et expatrié indien, a été rétenu prisonnier pendant trois semaines par une bande de malfaiteurs. Un kidnapping qui a tourné court grâce à l’intervention des forces de l’ordre mais les premiers éléments de l’enquête soulèvent beaucoup de questions sur d’éventuelles complicités.
L’affaire date du 20 juin dernier, rappelle notre correspondant à Kinshasa, Kamanda Wa Kamanda. Ce jour-là, l’homme d’affaires – PDG des sociétés Miles Travel SARL et SOKERICO SARL- se trouvait sur un de ses chantiers dans un quartier de la commune de la Gombe, quand il a été enlevé par des hommes en armes. 24 heures plus tard, les ravisseurs réclamaient une rançon à ses proches.
Il y a d’abord eu un premier appel, suivi d’autres appels téléphoniques plus insistants pour réclamer une rançon de deux millions de dollars américains pour retrouver leur parent vivant !
Après un moment de frayeur, l’épouse et d’autres proches d’Hemnani Ritesh prennent courage et décident de saisir la police et les services des renseignements via l’ambassade de l’Inde et le ministère des affaires étrangères.
De Kinshasa à Goma
La police et les services de renseignements localisent d’emblée la source des appels à Goma, à 2000 kilomètres de Kinshasa, sans doute grâce à la géolocalisation des appels ou aux écoutes téléphoniques.
Un homme, un complice des ravisseurs est interpellé dans cette ville de l’Est du pays le vendredi 7 juillet. On découvre rapidement que c’est un résident de Kinshasa qui a fait le déplacement de Goma juste pour cette opération. Il passe alors aux aveux, parle de ses complices restés à Kinshasa avec leur otage.
Mais, quand la police débarque à Kinshasa à l’adresse qui a été indiquée, au quartier Jamaïque, la villa est vide. L’otage est seul… Et c’est avec soulagement qu’il apprend qu’on est venu le libérer… Ses ravisseurs et gardiens ont eu le temps de s’évaporer dans la nature. Tout naturellement, le contact coupé avec leur complice à Goma leur a fait pressentir un danger…
Un vaste réseau de malfaiteurs ?
La police a parlé de quatre individus de nationalités différentes : trois étrangers, deux Mozambicains dont l’un aurait des origines namibiennes, et un Camerounais. Tous trois sont détenteurs des documents de voyage vraisemblablement faux, selon le porte-parole de la police. Egalement impliqué un Congolais. Et c’est ce Congolais de RDC qui a été arrêté à Goma.
Le porte-parole de la police a aussi accusé un ancien de la Direction générale des Migrations révoqué depuis janvier comme la personne ayant participé aux faux documents pour proroger les visas de voyage.
Mais qui a recruté ces étrangers qui ne sont arrivés à Kinshasa que début juin, soit juste deux semaines avant l’enlèvement de Ritesh ? Et qui a facilité le déplacement rapide d’un membre de la bande vers Goma ? Autant de questions qui devront trouver réponse…