Dans l’Est de la République démocratique du Congo, un bateau qui transportait des marchandises et des centaines de passagers a fait naufrage, jeudi 3 octobre, sur le lac Kivu. Une grande confusion règne encore au niveau des bilans : il y a au moins 28 morts selon le gouverneur de la province du Nord-kivu, 78 selon celui de la province du Sud-Kivu. Il est de 30 morts selon la protection civile à Goma, ce vendredi trois autres corps ayant été retrouvés vers Buhimba. Mais il y en a probablement encore plus puisque les recherches se poursuivaient hier soir pour retrouver des disparus. Près de 300 personnes se trouvaient à bord de l’embarcation.
Mains sur la tête, assis par terre, les rescapés du naufrage sont encore sous le choc. Le bateau Merveille de Dieu s’est retourné à moins d’un kilomètre du marché de Kituku, comme le témoignent ces deux passagers : « Nous étions nombreux, certainement plus de 200 personnes. Le bateau a chaviré à cause de la tempête ». Pour cet autre, « nous approchions du marché de Kituku et bateau a coulé. Après, celui qui sait nager s’est sauvé et celui qui ne sait pas est resté dans le bateau. »
« Je n’ai même pas encore vu un corps »
Neema Kazibaziba, ressortissante de Minova, d’où est parti le bateau, n’a pas retrouvé ses proches après le naufrage : « Ma belle-sœur vient de mourir, l’enfant de ma sœur aussi, mes proches, dont mes tantes viennent de mourir et je n’ai même pas encore vu un corps ». Le vice-gouverneur du Nord-Kivu, le commissaire divisionnaire Ekuka Lipopo affirme que des enquêtes sont en cours pour établir les responsabilités.
Où sont les gilets de sauvetage ?
Les recherches se poursuivaient encore le 3 octobre au soir, mais aucune liste de passagers n’était disponible. Un naufrage similaire avait eu lieu en 2019 sur le lac Kivu. Une centaine de personnes avaient alors péri. Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, avait promis des gilets de sauvetage et une modernisation de la flotte. Promesse « non tenue », affirme la société civile locale.
Depuis que la cité de Sake est prise dans les assauts du M23, la population abandonne tous ces axes. La seule voie qui reste, ce sont les bateaux. C’est pourquoi les bateaux sont surchargés, avec tous ceux-là qui prenaient la moto, les véhicules. Mais pour le transport de vivres, tout passe par le lac. Les voyageurs, les commerçants, mais aussi les vivres : tous les produits passent par le lac pour atteindre Goma. Et donc toute la nourriture qui arrive à Goma, surtout les bananes plantains, ça va dans les bateaux. Le manioc et les légumes aussi. Il fallait peut-être augmenter le nombre de bateaux sur cet axe pour permettre l’évacuation des produits et des personnes. C’est un besoin qui est venu suite à l’occupation par le M23 de cet axe.