Routes impraticables :Rallier les différents villages de l’intérieur du Boundou paraît un exercice périlleux. Les populations des différentes contrées du Boundou ne savent plus parfois à quelle autorité s’adresser.
Voyager à l’intérieur de la région de Tambacounda est parfois un véritable parcours du combattant. Dans le département de Goudiry, les difficultés sont quasiment les mêmes. De Dianké Makhan à Bani Israël en passant par Sadatou, Boutoucoufara, Kenieba et Kayan, les voyageurs et les automobilistes se déplacent dans de mauvaises conditions, qui parfois, donnent des sueurs froides. Ponts forestiers en lambeaux, crevasses, obstructions végétales, bourbiers, tout y est ou presque pour faire de ces routes, un véritable chemin de croix. « Le Boundou souffre énormément de son enclavement. il n’y a aucune route praticable surtout en cette période d’hivernage. Pour recevoir des véhicules ici, c’est difficile. Nous avons ces pistes d’éléphants, des pistes transformées en fleuve pour ne pas dire routes qui existent comme vous avez vu de vous-mêmes » fait savoir un directeur d’école.
Il arrive que certains jeunes des villages situés le long des villages s’emploient à limiter les dégâts pour garantir un minimum de circulation. C’est le cas par exemple des jeunes du village de Diankhe Makhan et Boutoucoufara. Solidaires, ils ont eu l’idée de creuser des fosses pour l’évacuation des eaux qui obstruent la route. » Nous sommes là, c’est parce qu’on a un problème de routes. Nous avons des difficultés pour nous rendre d’une localité à une autre. Les voitures ont du mal à arriver ici à cause du mauvais état des routes. La plupart des décès ici, sont même dus au fait qu’il n’y ait pas souvent des véhicules lorsque quelqu’un est malade et qu’on veut le transporter d’urgence à l’hôpital de Goudiry ou Tamba. C’est pourquoi, l’on a décidé de travailler ici « , fait comprendre le vieux Abou Ba de Kayan.
À Kenieba, limite frontalière avec le Mali, l’étudiant Sambarou Diallo en appelle aux pouvoirs publics. » La route est tellement foutue, très dégradée. Nous demandons de l’aide aux pouvoirs publics. Elle est totalement fermée. Chaque hivernage c’est comme ça, on est coupés du reste du monde. Nous sommes obligés d’aller nous soigner et faire nos achats au Mali « , dit-il, indigné.
En attendant de voir les choses s’améliorer, les populations du Boundou, fortes de leur résilience, crient leur désarroi.