Sadek Hadjerès est décédé à Paris jeudi 3 novembre, à l’âge de 94 ans. Il était l’un des plus célèbres militants communistes algériens et opposant au régime de Houari Boumediene et aux islamistes.
Sadek Hadjerès faisait partie d’une génération de militants communistes algériens qui ont cru à la lutte d’indépendance de l’Algérie dans les années 1950. Son action politique débute en 1944 au sein du Parti peuple algérien (PPA), mouvement créé par Messali Hadj, père du nationalisme algérien. Il rejoint ensuite le combat Front de libération national (FLN), sans abandonner ses idées communistes.
En 1965, après le coup d’État militaire du colonel Houari Boumédiène contre Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Sadek Hadjerès entre en clandestinité et milite au sein du Parti de l’avant-garde socialiste (PAGS), héritier du Parti communiste algérien (PCA). Houari Boumediene considère alors les militants de ce parti comme des opposants subversifs qui menacent son régime autoritaire. Certains sont emprisonnés.
En 1989, à la fin du régime du parti unique, Sadek Hadjerès, médecin de formation, et le PAGS reviennent à l’action militante publique. Il mène alors un combat politique acharné contre les islamistes du Front islamique du salut (FIS), qui projette de prendre le pouvoir en 1992, après avoir emporté les élections législatives.
Sadek Hadjerès s’installe ensuite en Grèce, puis en France à partir de 1993. Il publie en 2014 ses mémoires en deux tomes : Quand une nation s’éveille et 1949, crise berbériste ou crise démocratique ?.