Irokko : Lancée il y a quatre ans, l’application Irokko a déjà permis de planter près de 7 000 arbres. Le Guinéen Saliou Diallo s’est lancé le défi d’agir pour l’environnement et de montrer que cela pouvait se faire dans le cadre d’un plan d’affaires viable.
La trentaine, diplômé en droit et en relations internationales, Saliou Diallo souhaitait allier technologie et action pour le climat.
« L’environnement ne coûte pas cher. On peut en vivre et faire du bien à la planète et ça, c’est vraiment le message qu’il faut retenir. L’environnement n’est pas une fatalité, on peut faire du bien à la planète et en vivre et je pense que c’est ce changement de paradigme là qu’on doit avoir même au niveau des États. L’idée derrière, c’est de démontrer qu’en dehors des gouvernements, il y a une possibilité d’action climatique des entreprises et des citoyens. Et je pense que le vrai pouvoir, c’est nous qui l’avons. Notre slogan c’est « Nous sommes huit milliards de solutions » parce que nous pensons que le pouvoir des masses, le volume, peut infléchir la tendance actuelle. C’est la raison pour laquelle la première chose qu’on a faite, c’était de développer une application mobile. »
Étendre ces projets aux entreprises
Sur l’application, on calcule son bilan carbone et on compense en plantant des arbres. Comptez une trentaine d’euros pour un Canadien ou un Français lambda.
« On a dix partenaires forestiers, on a une douzaine de sites de reboisement et ça nous permet aussi de travailler avec des planteurs, de faire travailler des gens, de générer des revenus au niveau local. Et ces projets-là sont en cours de certification pour justement pouvoir commercialiser ces crédits carbone auprès des entreprises qui n’ont pas encore atteint le niveau technologique pour être net zéro à très court terme, donc on les aide justement dans ce processus-là. »
Et petite satisfaction pour le chef d’entreprise : « Il est déjà arrivé que la coopérative au Québec me dise : « Ah, il y a un utilisateur d’Irokko qui est venu voir les plantations » et je trouve ça intéressant parce que ça rapproche encore les gens des actes qu’ils posent ».
Développer des stratégies de réduction d’émissions carbone
Aujourd’hui utilisée majoritairement par des particuliers au Canada, en France et en Guinée, Saliou Diallo espère dans les mois à venir attirer plus d’entreprises.
« Avec la certification « gold standard », on va aller chercher de plus gros volumes parce qu’on va être avec les entreprises. Et encore une fois, ce n’est pas pour qu’ils se donnent bonne conscience. L’idée derrière justement, c’est pour qu’ils aient une stratégie de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. C’est pour ça que l’on vient de leur développer un nouveau logiciel qui leur permet de calculer leurs émissions et d’avoir des pistes de réduction de gaz à effet de serre. »
Actuellement, les arbres peuvent être plantés en France, au Canada, au Guatemala ou au Pérou. Saliou Diallo travaille sur les problématiques foncières dans différents pays d’Afrique afin d’y développer aussi des activités de plantation.