« Malheureusement on ne peut pas avoir le nombre de filles de joie dans les sites d’orpaillage. Mais, c’est sûr qu’au moins dans chacun des sites, il ya au moins 10 filles », a déclaré Issa Saka. Il y a 87 sites d’orpaillage dans la région. Le cumul avoisine donc le millier de travailleuse de sexe. Après une journée de quête du métal précieux, nombreux sont les orpailleurs qui se ruent vers ces filles.
Pis, certains orpailleurs après la découverte d’un filon riche en or, loue une fille qui devient du coup sa compagne en tout temps et en tout lieu. La somme de location est colossale. Certains n’hésitent même pas à débloquer 500.000 f Cfa ou plus. Du fait de la rentabilité de cet exercice, les trafiquants n’hésitent pas à chercher des filles et à les contraindre à la prostitution.
Selon toujours Issa Saka, coordonnateur de projets, traite des personnes et trafic illicite de migrants au Bureau régional Afrique de l’Ouest et du Centre, certaines filles des sites d’orpaillage sont recrutées. Elles viennent très souvent du Nigéria. Et le point de chute qui leur est promis est l’Europe. Le trajet est un circuit organisé.
« Elles transitent par le Benin. Une fois à Cotonou, les personnes qui les ont recrutées rencontrent des femmes venues de Kédougou qui vont négocier leur achat ».Et précise t-il, « la fille vendue ne sait pas encore ce qu’il se passe. Ce n’est qu’une fois dans le site qu’elle découvre la réalité ».
Son document de voyage est par la suite confisqué. Et là, le trafiquant lui demande de payer pour racheter sa liberté. Ainsi donc, elles commencent un travail qui n’est rien d’autre que la prostitution et font des versements quotidiens qui sont enregistrés dans des carnets par les gestionnaires. Pis ajoute Issa Saka, il se peut que le trafiquant demande à la fille de payer des intérêts supplémentaires.
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