Au Sénégal, Khalifa Sall a perdu son immunité parlementaire suite à un vote de l’Assemblée nationale samedi soir. Les réactions à cette décision sont contrastées.
Pour les autorités, la procédure a été menée dans la légalité et cette décision ne remet pas en cause la présomption d’innocence du maire de Dakar. Elle permet en revanche d’aller vers un procès.
« Ce que je peux vous dire, c’est que c’est dans l’intérêt même de Monsieur Khalifa Sall d’être fixé sur son sort parce qu’il ne peut pas indéfiniment rester en détention préventive, affirme l’avocat de l’État, Baboucar Cissé. Parce que depuis le mois de mars il a été placé sous mandant dépôt. Aujourd’hui, nous sommes au mois de novembre. Le doyen des juges d’instruction qui était chargé d’instruire ce dossier a bouclé l’instruction. Si on le renvoie au tribunal correctionnel pour être juger, Monsieur Khalifa Sall aura l’occasion rêvée de répondre des faits qui lui sont reprochés. »
Mais le camp de l’élu, accusé notamment de détournement de fonds public et incarcéré depuis mars, affirme que ce dernier rebondissement n’est que la poursuite d’un vaste complot politico judiciaire.
L’heure n’est pas à la tenue d’un procès estime Maître Demba Ciré Bathily, avocat de Khalifa Sall : « Nous estimons que l’enquête n’est pas terminée, explique ce dernier, nous avons demandé à ce qu’un certain nombre de personnes soient entendues, ce qui n’a pas été le cas. »
« Il y a les rigueurs et les exigences d’une procédure judiciaire qui ne cadrent pas avec les rigueurs d’un calendrier politique qui veut que Khalifa Sall soit éliminé de l’élection présidentielle, par conséquent il faut absolument le juger pour invalider sa candidature. »