Tchad :Le climat politique est tendu depuis le début de la semaine au Tchad où le dialogue national dit inclusif provoque polémiques et claquements de portes. Jeudi, des dizaines de militants du parti les Transformateurs, de Succès Masra, ont été arrêtés alors qu’ils tentaient de mobiliser pour une manifestation prévue demain. Et ce vendredi matin, les forces de l’ordre ont encerclé le siège du parti.
Avec notre correspondant à Ndjamena, Madjiasra Nako
Des militaires en béret rouge sont positionnés à l’entrée du siège des Transformateurs, certaines informations annonçaient plus tôt un assaut contre le bâtiment, mais ce n’était pas le cas vers 13h30 (heure tchadienne).
Ce vendredi matin, il y a eu affrontements entre la police et les militants des Transformateurs qui essayant de rallier le siège. Il y a eu des courses-poursuites, des tirs de grenades lacrymogènes et quelques interpellations.
Le porte-parole de la police dit ne pas disposer du nombre de personnes interpellées. En fin de matinée, l’air était irrespirable dans le secteur à cause des effets des grenades lacrymogènes.
Il y a eu des arrestations devant et autour du siège, encore plus de 40 personnes. Donc, on est autour de 140 personnes arrêtées sans qu’on ne sache d’ailleurs pourquoi. On parle d’un dialogue, manifestement, c’est un monologue.
Une participation au Dialogue national compliquée
Les événements de ce vendredi matin risquent de compliquer davantage la participation des Transformateurs au dialogue qui reprend samedi matin, mais la médiation qatarienne, qui est revenue à Ndjamena, se dit toujours optimiste.
« Nous ne désespérons pas de voir tous les Tchadiens dans la salle », nous a confié un diplomate africain de haut-rang qui travaille pour la facilitation qatarienne.
Depuis ce matin, nous sommes en discussions, nous sommes dans le dialogue. Nous travaillons. Mais pour l’instant, je n’ai pas connaissance d’arrestations de qui que ce soit. Il semblerait qu’hier [jeudi] quelques éléments, je ne sais à quel parti ils appartiennent, se sont déployés dans la ville en faisant des parades qui pouvaient mettre en péril la sécurité du pays.