Mbour s’est vidée de l’essentiel de ses habitants et des gérants des commerces quelques heures avant le Grand Magal de Touba. Plusieurs pèlerins ont quitté la ville pour se rendre dans la cité religieuse où s’est tenue ce jeudi, la célébration du départ en exil du fondateur de Touba, qui a accueilli des millions de personnes ces derniers jours. Conséquence ? L’activité économique est au ralenti. Il suffit de faire un tour en ville, au Marché central ou au niveau de certaines grandes artères, pour se rendre compte qu’en l’espace de deux jours, Mbour est devenue une ville morte. Dans plusieurs artères, les rues sont presque vides. Il est très difficile de rencontrer un moyen de locomotion, que ce soit une voiture ou une charrette, pour rallier son lieu de travail. Or en période normale, elles faisaient partie du décor de la ville.
D’ailleurs, au niveau de l’arrêt Terminus, les quelques clients trouvés sur place sont obligés d’attendre un quart d’heure pour avoir une voiture. Selon une femme, qui travaille au Village artisanal de la Somone, elle a payé plus de 2500 F pour aller au travail. «Alors qu’en temps normal, le tarif est à 1000 francs. J’ai durement ressenti l’effet du Magal, d’habitude c’est à 7h que je venais ici pour prendre le taxi afin de rallier Saly et de prendre une autre voiture pour me rendre à la Somone. Mais aujourd’hui (hier), c’est très difficile d’en trouver. Même si tu parviens à trouver un taxi, il ne faut pas espérer qu’il aille jusqu’à Saly, il s’arrête juste au croisement et tu paies 500 francs, alors qu’en temps normal, c’est 200 francs. Ensuite, tu es obligé de prendre un autre taxi jusqu’à Saly et c’est de là-bas que tu vas enfin trouver un taxi pour la Somone. C’est très difficile», renseigne cette femme.
C’est le même constat au Marché central de Mbour où le quai de pêche, qui était grouillant de vendeurs de poisson, peine à voir aussi des clients. Les rares, qui sont présents devant leurs étals, ont augmenté le prix du poisson. «Ici, c’est vide, beaucoup de vendeurs sont allés au Magal. D’ailleurs, le prix du poisson, qui était élevé, connaît une flambée aujourd’hui et est hors de portée ; les légumes et les condiments, n’en parlons même pas. Beaucoup de vendeurs ne sont pas venus au marché», expose Arame. Sans oublier qu’il est également très difficile de trouver un point de transfert d’argent. «Tous ont baissé leur store. Les quelques rares boutiques qui ouvrent le font juste dans la matinée, pour aider ceux qui cherchent à retirer ou déposer de l’argent», note-t-on.