Tunisie : L’affaire remonte à près de trois semaines, quand une embarcation de fortune transportant 17 jeunes de Zarzis, ville côtière du sud-est tunisien, sombre au large des côtes. Les parents de ces jeunes, qui ont sollicité à plusieurs reprises l’aide des autorités pour retrouver leurs enfants, les accusent de négligence alors que celles-ci ont sollicité la participation de l’armée aux opérations de recherche. Ce mardi 18 octobre, une grève générale a été décrétée à Zarzis, à laquelle associations et ONG ont apporté leur soutien.
Selon Alhadi Lehmidi, secrétaire général de l’UGTT, l’Union générale des travailleurs tunisiens à Zarzis, l’État a accumulé les erreurs dans cette affaire. C’est ce qu’il explique au micro de Houda Ibrahim, de la rédaction Afrique.
« La question porte sur le fait que des citoyens tunisiens ont été enterrés dans une partie du cimetière consacré à des inconnus. Les corps des personnes n’ont pas été identifiés alors que des parents attendent de savoir si un mari ou des enfants ont disparu en mer ! C’est ça qui a exaspéré les parents des victimes.
Pourquoi nous avons transformé les enfants de cette région en étrangers, quelles sont les raisons ?
Il fallait faire des examens d’ADN, identifié les dépouilles et les rendre à leurs parents pour qu’ils soient enterrés dans le cimetière familial.
Nous nous attendions à ce que l’état réagisse à nos demandes pour que cesse la tension et que Zarzis retrouve le calme. »
C’est le 27 septembre dernier que l’embarcation a fait naufrage. Depuis, plusieurs manifestations ont eu lieu à Zarzis, une ville dans laquelle chaque famille a au moins un proche installé à l’étranger.