La Tunisie vit au ralenti depuis le week-end dernier. La raison, une pénurie de carburant. Après les denrées de première nécessité, c’est désormais l’essence qui vient à manquer dans ce pays qui traverse une crise économique sévère.
Tunis s’est réveillée au son des klaxons. Dès 6h du matin, d’importantes files de voitures se sont constituées devant les stations-service de la capitale. « Cela fait quatre heures que j’attends, dit cet homme. Tu as vu la file ! On vit une injustice. Il faut trouver une solution. »
Situation encore sous contrôle
La colère gronde mais la situation reste sous contrôle. La police a été déployée dans les stations de Tunis pour éviter tout débordement. Dans la file, Abdelkrim un responsable d’auto-école. Plus que le plein de carburant c’est son activité qui est en jeu : « On m’a téléphoné pour me dire qu’il y avait de l’essence dans cette station alors je suis venu. C’est comme ça maintenant, on se prévient les uns les autres dès qu’on entend qu’une station a de l’essence. Parfois on triche, on remplit des bidons qu’on cache chez nous aussi. »
Spéculations
Alors que les autorités ont tardé à communiquer, la spéculation allait bon train dans les véhicules à l’arrêt : « Il y a plusieurs versions, raconte cet automobiliste. Certains disent que l’État n’a plus les moyens d’importer du carburant. D’autres disent que c’est à cause de nous, les Tunisiens, on consomme trop. »
Un cargo en provenance de Lituanie est arrivé à Bizerte en début de semaine. En attendant son déchargement, c’est tout un pays qui vit au ralenti.